Mine de Gara Djebilet : Passer du statut d’importateur à celui d’exportateur
Le Conseil des ministres, tenu dimanche, a approuvé la première phase du projet de la mine de fer de Gara Djebilet, située à Tinfouf. Ainsi, la mise en œuvre de ce projet stratégique est enclenchée selon une approche intégrée, à même d’assurer la complémentarité entre les différentes structures industrielles d’accompagnement.
L’importance du projet en question a été, encore une fois, soulignée à bien des égards, tant il s’agit d’une des plus grandes réserves mondiales en matière de fer avec 3,5 milliards de tonnes, dont 1,5 de tonnes exploitables. Selon l’expert économiste Abderrahmane Hadef, la mise en exploitation dudit projet devrait être accompagnée du développement des filières de transformation des métaux, afin de passer du statut d’importateur à celui d’industriel, voire d’exportateur de fer.
«Les hautes autorités du pays sont résolument décidées à engager sur la voie du développement certains secteurs stratégiques, dont les mines», indique-t-il. C’est dans cette optique, précise-t-il, que le projet de Gara Djebilet a été retenu au vu de son importance socioéconomique. D’abord, la valeur économique que revêt ce minerai consiste, ajoute-t-il, en l’émergence d’une production nationale non négligeable d’une matière très demandée sur le marché local. L’expert souligne, dans ce sens, la volonté des hautes autorités quant à la valorisation des richesses nationales et que cette décision s’inscrit en droite ligne avec la relance économique. «Après la fin de l’étude technico-économique, la Société nationale de fer et de l’acier a procédé à la signature d’un protocole d’accord avec un groupe chinois, portant réalisation des études de faisabilité de développement du gisement», explique-t-il.
Hadef relève qu’un tel partenariat permettra à l’Algérie de disposer d’une technologie de pointe en matière d’exploitation de fer, mais aussi de développer un réseau de commercialisation à l’international. Il met l’accent sur l’importance de l’appui industriel et des infrastructures de base, notamment le transport routier et ferroviaire.
Interrogé sur les revenus à générer de ce projet, Hadef affirme qu’après la vitesse de croisière, il sera rentable et contribuera à booster les exportations hors hydrocarbures. Cependant, il estime que le projet est en première phase de son lancement et qu’on ne peut pas se prononcer sur une valeur exacte de ses revenus.
D’autres sources font état d’une valeur de 16 milliards de dollars. De quoi redynamiser le commerce extérieur et s’affranchir, un tant soit peu, de la dépendance des hydrocarbures, considère-t-on. «De même, la mise en exploitation de la mine de Gara Djebilet permettra la création de plusieurs postes d’emploi directs et indirects. Ce qui permet au projet d’avoir une dimension socioéconomique profitable à la population locale», poursuit-il.
Par ailleurs, l’expert souligne l’importance de penser à développer de nouvelles filières en termes de transformation des métaux et de sidérurgie. Ainsi, avec la maîtrise de tels projets dans le respect des normes écologiques, le pays passera du statut d’importateur à celui d’industriel et d’exportateur, conclut-il.