Nous ne savons pas si vous l’aviez remarqué, le chaâbi, cette musique citadine chère au Cardinal, est en perte de vitesse sur le petit écran durant le mois de Ramadhan, à l’heure de la rupture du jeûne. Heureusement que la chaude et délicieuse chorba et les boureks qui remplissent l’estomac nous le font oublier.
Aucune chaîne de télévision ne diffuse la musique après la rupture du jeûne, sauf Canal Algérie. Mais on aurait dit que le programmateur de cette chaîne a une préférence pour la musique andalouse et pour l’école de Constantine et son malouf. Certes, on a eu droit à un petit tour musical du côté de Annaba avec Hamdi Benani mais sans Hacène El Annabi, puis un voyage à Tlemcen avec Abdelkrim Dali et El Ghaffour mais pas une escale à Bejaïa, histoire d’entendre le Rossignol des cimes, Cheikh Sadek Lebdjaoui et sa célèbre «El quilaâ», le cœur qui fait boum boum. Ce n’est pas juste et c’est anormal. Pour le chaâbi, nous avons y droit à El Qobbi mais toujours pas droit à celui qui a fait triompher le genre et élargit son audience auprès du public féminin, El Hachemi Guerouabi, El harraz. Goulou yanass, est-ce normal ? Heureusement que son neveu, Sid Ali Driss, nous fait goûter son «Kahwa oualatey» chaque mardi en soirée, avec des qacidate qui font le bonheur des douwakines. Réda Doumaz doit se plaindre à «Moulet El aïn azerqa». Pas de notes aussi du côté de Tizi-Ouzou, du Sud, des Hauts-Plateaux et d’Oran. Il reste quelques jours, le programmateur peut rectifier le tir.
La table garnie de sucrerie allège le poids des séries et des feuilletons proposés quand l’heure est au café et au thé, sans amis, ni famille élargie et encore moins des voisins devenus de plus en plus invisibles, même dans les fictions.
Dans une émission télé qui parle du programme de Ramadhan, Mourad Khan estime qu’il ne faut pas copier les feuilletons turcs et surtout pas leurs luxueux décors. Visiblement, aucun réalisateur n’a suivi sa recommandation. Il trouve aussi qu’il faut censurer les programmes du petit écran jugés osés mais souligne que nous pouvons retrouver cette liberté d’oser au cinéma mais à la maison, dans l’intimité familiale, non, c’est haram ! C’est un point de vue.
Hcène est aux urgences suite à une attaque cardiaque dans «Babor Louh». Au commencement, il y a une déception amoureuse. Enfin de l’émotion avec des confidences faites autour de feu de fortune, par deux comédiens, Mohamed Khassani et Mustapha Laribi. «Nagghiha» pleure Khassani qui aime éperdument sa cousine qui le nargue parce qu’il n’a aucune situation sociale. C’est l’amour au temps du matérialisme.