Nazih Dahouch, lauréat du Prix du meilleur contenu numérique arabe 2023 : «L’Algérie peut devenir un pôle à l’export dans ce domaine»

Nazih Dahouch, fondateur et gérant de la start-up Synoos Studio a déroché récemment le Prix du meilleur contenu numérique arabe 2023 dans la catégorie entreprise, décerné en marge du Forum Arabe pour le Développement Durable « Solution et Action» du 14 au 16 de ce mois par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA) au Liban. Dans cet entretien, le lauréat revient sur ce concours et sur son projet « l’Alphabet Arabe» grâce auquel il a remporté ce Prix.
Grâce à votre projet «l’Alphabet Arabe», vous avez remporté le Prix du meilleur contenu numérique arabe 2023. Quelle est la valeur ajoutée qui a séduit le jury au point de vous décerner ce prix ?
Il faut savoir tout d’abord que le Prix ESCWA du meilleur contenu Arabe 2023 est une compétition de la meilleure utilisation de la langue arabe dans la sphère numérique. Ce concours a été lancé par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA) en marge du Forum Arabe pour le Développement Durable « Solution et Action» qui s’est tenu du 14 au 16 de ce mois afin de récompenser les meilleures solutions numériques utilisant la langue arabe dans les projets versés dans le développement durable. Notre start-up Synoos Studio s’est inscrite à ce concours, car son projet répond au quatrième objectif fixé dans le cadre du développement durable, à savoir, l’éducation. Notre projet «Hourouf Arabia» ou «Alphabet Arabe» permet un apprentissage facile des lettres arabes sur Mobile (IOS et Android) pour les enfants de 5 à 10 ans. Opérationnelle depuis 2018, cette solution se compte parmi celles qui sont les plus téléchargées à travers le monde. Nous recensons au total plus de 100 000 téléchargements à travers le monde. Nous comptons d’autres solutions qui connaissent un téléchargement plus important que celui de l’Alphabet arabe. Le nombre des téléchargements de notre solution « itabat al hourouf», par exemple, dépasse le 01 million. Mais en tant que contenu, «Houroug arabia» reste le plus complet vu qu’il ne se limite pas à l’apprentissage des lettres, mais propose aussi l’écriture et des exercices phonétiques, entre autres.
Qu’est-ce que ce prix va vous apporter sur le plan professionnel? Le fait que votre projet soit primé, vous ouvrira-t-il les portes à l’international?
Ce prix n’est pas la première distinction que notre projet remporte. Nous avons, pour ce même projet, décroché d’autres prix lors de différents concours au niveau national et international. Le Prix du meilleur contenu numérique arabe est, toutefois, le plus important. Car, dans ce concours, nous avons non seulement représenté l’Algérie, mais les pays du Maghreb et arabes également. Notre projet a été sélectionné parmi 210 projets en provenance de 17 pays dans la catégorie entreprise. Et pour répondre à votre question, ce prix, en effet, nous ouvrira davantage de portes à l’export. Bien que nous ayons déjà exporté nos solutions, telles que «calligraphie arabe» dans les pays du Golf où nous avons réussi à contracter des partenariats, ce prix donnera plus de visibilité à notre start-up à l’international.
Que pensez-vous du niveau de la qualité des contenus numériques arabes ? L’Algérie pourrait-elle se positionner dans ce domaine?
L’Algérie dispose d’un potentiel important lui permettant, plus que les autres pays dans la région, de jouer un rôle important dans le développement des contenus numériques, arabes notamment. Les contenus en arabe que des entreprises algériennes ont mis sur le marché sont de très bonne qualité et sont très prometteurs à l’international et facilement exportables. Notre pays pourrait même devenir un pôle d’exportation numérique dans la région pour peu que nous fournissions l’effort nécessaire, dans la sensibilisation notamment des jeunes entrepreneurs. Nous avons des compétences exceptionnelles qu’il faudra exploiter de la manière la plus judicieuse. Je connais une start-up, dotée de très peu de moyens, mais dont la solution a récolté plus de 3.5 millions de téléchargements, en Arabie saoudite surtout.
Vous avez remporté d’autres prix nationaux et internationaux. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?
Depuis 2015 que notre start-up existe, elle a décroché une dizaine de prix dans des concours nationaux et internationaux, celui de l’alphabétisation algérienne en 2015 notamment. Notre application «Hourouf Al hidjaa» nous a fait gagner le prix Arab Mobile Challenge en 2016 lors du concours Global Mobile Challenge à Barcelone où nous avons représenté notre pays. La participation à des concours, nationaux ou internationaux, est une étape très importante pour notre entreprise. Mais en parallèle, nous nous employons à créer plus d’applications, à améliorer celles qui sont déjà opérationnelles pour mettre à la disposition des utilisateurs un contenu de qualité. Ainsi, nous représentons notre pays de la meilleure façon qu’il soit.
Entretien réalisé par Farida Belkhiri