La Pologne en quête de nouveaux fournisseurs en énergie : Le gaz algérien convoité

A l’occasion d’une mission polonaise en Algérie, l’ambassadeur de la République de la Pologne en Algérie, Witold Spirydowicz, a confié, dans la soirée de lundi passé à Alger, lors d’une rencontre de prise de contact entre opérateurs nationaux et polonais, que son pays est en quête d’autres fournisseurs d’énergie que la Qatar et que le marché algérien est particulièrement ciblé.

«Nous ne figurons pas encore dans la liste des clients de l’Algérie en matière d’énergie, mais nous l’espérons l’être. Nous sommes très intéressés par le gaz liquide algérien», indique-t-il, précisant que notre pays a été, en 2021, le premier partenaire de la Pologne sur le continent africain. Le volume des échanges commerciaux au cours de l’année dernière, précise-t-il, a dépassé les 600 millions d’euros. L’Algérie, d’après lui, a importé de la poudre de lait essentiellement de la Pologne, tandis que cette dernière a importé de notre pays du phosphate surtout. «Certains produits algériens, comme les dattes, sont connus en Pologne. L’artisanat algérien également. Cela grâce aux caravanes sur l’artisanat algérien que l’ambassade de l’Algérie en Pologne organise chaque année pratiquement. Le bijou algérien est très connu dans mon pays et tout à fait exportable vers la Pologne», signale-t-il. Le directeur de la mission polonaise, Jerzy Drozdz, a fat part, quant à lui, de la décision du président de la Chambre de commerce polonaise, il y a une semaine, de créer le conseil business polono-algérien. La mission de ce dernier consiste en le développement des contacts bilatéraux et l’organisation de missions économiques dans les deux pays. «La Pologne voudra investir en Algérie dans certains domaines, comme celui des drones notamment. Les deux seules conditions que nous exigeons dans le cadre des investissements, ce sont la confiance et un système efficace», soutient-il.
Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Tayeb Chabab, a, pour sa part,  rappelé que notre pays pourrait être intéressé surtout par le savoir-faire polonais dans l’agriculture et l’élevage. Pour lui, le nouveau code de l’investissement est une aubaine pour les investisseurs nationaux comme pour les investisseurs étrangers qui voudront faire des affaires en Algérie et en Afrique. «Actuellement, quand on dit industrie, c’est surtout énergie. Cette dernière est devenue une problématique mondiale vu la conjoncture géopolitique. L’Algérie est appelée à en tirer profit», dit-il. Comme l’énergie dans notre pays, poursuit-il, est la moins chère au monde, elle attire de nombreux nouveaux clients. «Aujourd’hui, on peut dire que l’Algérie est en position de force», conclut-il.
Farida Belkhiri

 

Nouveau code de l’investissement : Les Polonais au rendez-vous
Le nouveau code de l’investissement a été au cœur des discussions, hier, lors du Forum d’affaires algéro-polonais tenu au niveau de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci).
La directrice des études à l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Sihem Heraoua, a présenté le climat des affaires en Algérie qui sera désormais régi par le nouveau code de l’investissement. Un texte qu’elle décrit comme «plus complet et transparent qui assure des garanties et protections pour les investissements directs».
Parmi les points grandement salués par les entrepreneurs polonais, présents dans le cadre d’une mission économique en Algérie, figurent plusieurs garanties et incitations à l’investissement. Notamment la suppression de l’obligation de financement local et la de la règle 51-49% hors secteurs stratégiques, la possibilité de transfert des capitaux et dividendes et la possibilité de recourir à un arbitrage international.
Le représentant de la banque publique polonaise Pekao a d’ailleurs assuré qu’il orienterait les investisseurs vers l’Algérie au vu «du concret très positif vu et entendu». Maciej Klosak, directeur de l’Agence polonaise d’investissement et de commerce de la région Maghreb, a annoncé officiellement la présence de l’Agence depuis 3 mois en Algérie, avec à sa tête Maciej Pawlowski. Cette Agence, explique-t-il, est «à l’écoute de tous les Polonais qui veulent réaliser quelque chose en Algérie et de tous les Algériens désireux de faire du commerce avec les Polonais».
Une vision très positive de l’Algérie
Malgorzata Bonikowska, présidente du think tank polonais, qui considère que l’Algérie «est très importante pour la Pologne et recèle des opportunités», a dressé succinctement la situation économique en Pologne. Pour elle, le fait que la Pologne fasse partie de l’Union européenne est l’occasion propice pour «entrer dans le marché de voisinage», d’autant plus, souligne-t-elle, que la Pologne a une «vision très positive de l’Algérie». Bonikowska estime que les entreprises polonaises sont prêtes à «offrir quelque chose de nouveau» à l’Algérie. Ne se limitant pas au domaine commercial et économique, elle déclare que la Pologne et l’Algérie ont de multiples opportunités de collaboration «au niveau de la région, des universités et entre les deux gouvernements».
Lars Larsen, représentant de la délégation de l’Union européenne, a profité de cette rencontre pour «expliquer aux potentiels investisseurs polonais la démarche à suivre pour faire des affaires avec les Algériens». Soulignant la relance de l’économie en Europe après la pandémie, il a fait part de la volonté de l’Union européenne à «redémarrer un dialogue avec la partie algérienne concernant les investissements et le commerce européens».
Une autre rencontre se déroulera à Annaba à l’initiative de l’Association des jeunes entrepreneurs de Skikda, afin de mieux connaître la diversité des opportunités algériennes.
Sarra Chaoui