Quel sort pour le permis à points? Lancé en 2017, sa mise en œuvre tarde à se concrétiser. Un retard que ne s’explique pas l’expert international et chercheur en sécurité routière, M’hamed Kouache.
Il estime que le document dispose de nombreux avantages, notamment l’identification des contrevenants au code de la route récidivistes. «Le système donne cette possibilité d’identifier les récidivistes et d’agir en conséquence en leur rappelant que leur comportement est inadéquat et peut mettre en danger la vie des autres», indique-t-il. Kouache évoque, également, Ie côté éducatif du système dans la mesure où «pour récupérer des points, le conducteur ayant commis une infraction routière doit suivre des cours de sensibilisation à la sécurité routière et responsabiliser les conducteurs sur la bonne conduite».
L’expert plaide donc pour l’instauration de ce document afin de limiter les accidents routiers causant des milliers de victimes chaque année. Selon lui, l’état des infrastructures routières et du parc automobile ainsi que le non-respect du code de la route sont à l’origine de nombreux accidents. «L’insécurité routière fait payer à la société un lourd tribut humain et financier chaque année», souligne-t-il, relevant que l’instauration du permis à points pourrait lutter contre l’incivisme et le non-respect du code de la route par les automobilistes. Toutefois, il estime que cette solution nécessite une base de données fiables des permis classiques et une véritable plateforme numérique pour identifier les automobilistes qui commettent régulièrement des infractions. Dans ce sillage, l’ex-délégué national à la sécurité routière, Ahmed Naït El Hocine, avait déclaré, en avril 2021, que le plus important dans le permis à points, c’est d’abord de disposer d’un fichier fiable. «Il y a des pays qui se sont précipités et qui ont eu des problèmes dans son application puisqu’il manquait des données dans le fichier», avait-il précisé.
L’automobiliste est doté d’un capital de 24 points qui sera réduit à chaque infraction. Le retrait des points se fait selon un barème qui distingue quatre degrés de contravention. Le franchissement de la ligne jaune, les dépassements dangereux, l’excès de vitesse et l’usage du téléphone au volant sont les infractions les plus sanctionnées. On peut perdre jusqu’à dix points pour une seule infraction, dont celles classées comme délits, notamment l’implication dans des accidents mortels.