Les économistes ne cessent de le répéter : les petites et moyennes entreprises (PME) constituent l’épine dorsale d’une économie d’un pays. Les modèles ne manquent pas. La quatrième puissance économique mondiale, en l’occurrence l’Allemagne, a fait de la PME le fer de lance de sa croissance. Le Mittelstand, un réseau composé de petites entreprises, est désormais donné en exemple. Autre modèle : l’Italie. Ce pays a choisi depuis longtemps de regrouper ses milliers d’entreprises dans des zones industrielles selon une logique de réseau. Et ça marche. L’Algérie, dont l’économie a été éreintée par des décades d’une politique reposant sur la rente pétrolière, tente, désormais, d’encourager la création de PME. La démarche, au travers d’une réglementation beaucoup plus souple en matière d’investissement, d’aides financières et de facilitations fiscales et parafiscales, vise justement à renforcer un secteur porteur d’une plus-value certaine.
Le gouvernement œuvre à faire de 2022 une année industrielle par excellence notamment après l’adoption en Conseil des ministres du projet de la nouvelle loi relative à l’investissement. Asseoir le principe de la liberté d’investissement et d’initiative : telle est la priorité du nouveau texte. Outre l’instauration du guichet unique et la réduction significative des délais de traitement des dossiers, la loi sur l’investissement contient des mesures d’incitation en faveur des investissements directs étrangers créateurs d’emploi, de richesse et pouvant assurer le transfert de technologie et de savoir-faire. La relance de la production industrielle, le soutien aux PME/PMI et la création d’emplois ont, en somme, au centre des préoccupations des autorités qui ont instauré un programme pour soutenir l’innovation, redynamiser la vie économique et sociale du pays. Et ce à travers entre autres, des plans nationaux de redressement approuvés par le Conseil des participations de l’Etat. La loi sur l’investissement constituera dans ce sens une impulsion forte pour les institutions financières qui ont plus que jamais besoin d’évoluer dans un environnement propice afin de pouvoir répondre aux aspirations des porteurs de projet. Le Fonds de garantie des prêts aux petites et moyennes entreprises vient dans ce sillage faciliter aux investisseurs l’obtention de crédits bancaires, notamment, lorsque ceux-ci remplissent toutes les conditions d’efficacité économique sur le marché aussi bien interne qu’externe.
Les PME/PMI, qui ont souvent été confrontées à des difficultés de compétitivité, continuent à jouer leur rôle dans le processus économique pour créer de la richesse et absorber le chômage. L’absence de financement, de garantis bancaires, de stratégies, d’organisation et d’encadrement sont les principales raisons évoquées par les chefs d’entreprise. Si certaines ont réussi à assurer leur essor et une valeur ajoutée réelle, nombreuses sont les petites et moyennes entreprises qui éprouvent des difficultés à devenir compétitives et nécessitent, aujourd’hui, un accompagnement pour s’adapter aux nouvelles donnes économiques. Dans cet objectif, le Fonds de garantie des crédits à la petite et moyenne entreprise (FGAR) avait accompagné, jusqu’au 15 mai dernier, 3.474 projets à hauteur de 473 milliards de dinars. Un nouveau régime d’importation des chaînes de production rénovées et le régime d’exemption de droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée avaient été également lancés par le département de l’Industrie.
Le ministre Ahmed Zeghdar l’avait considéré comme une «opportunité» que les investisseurs et les industriels doivent saisir. «L’Etat assurera son rôle de contrôle dans le cadre de ces deux régimes, et ce, à travers les laboratoires agréés à l’image de l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac)», a-t-il assuré. Et pour mieux déterminer les priorités de ces entreprises et assurer une évaluation de qualité des PME, une plateforme numérique devrait être lancée avant la fin de l’année en cours. Le but de ce mécanisme est de garantir une plus grande souplesse dans la traitement des dossiers des porteurs de projet pour faciliter la création de nouvelles entreprises économiques et développer celles qui sont déjà opérationnelles.