Piscines La tendance

La piscine a longtemps renvoyé, comme le rappelle notre collaborateur Abdelkrim Tazaroute, à la vie de riche, voire aux extravagances. Une villa avec piscine fait partie du luxe qui continue de toujours faire rêver les moins nantis. Depuis, les choses ont changé. Ce n’est pas tout le monde qui peut se le permettre mais la piscine fait partie du décor, même des petites villes. Ce n’est pas au premier aspect que nous nous intéressons. Dans d’autres milieux, populaires ou au sud du pays où la chaleur est écrasante, se baigner dans une piscine revêt un caractère d’urgence. C’est aussi un simple loisir dans des quartiers d’Alger où notre journaliste s’est rendu dans une piscine pour nous en décrire l’atmosphère. Une autre qui revient d’In Salah où, rapporte-t-elle, la piscine est un refuge pour se protéger de la canicule.

Utilité et rentabilité

Qui ne rêve pas d’une baignade loin des plages de plus en plus bondées et souvent source de nuisances, voire de dangers ? Ce n’est pas la mer à boire. Les baigneurs peuvent se rabattre sur les piscines qui, en été, ne désemplissent pas ou presque. Celles-ci ont une indéniable utilité où les jeunes sont souvent sevrés de loisirs.

A l’heure où les créneaux d’investissement se diversifient, c’est sans risque de se tromper une source de rentabilité. Ces plans d’eau sont souvent le dernier choix sur lequel se rabattent ceux qui ne peuvent s’offrir un séjour en mer. Pour d’autres, la piscine arrange les familles qui peuvent s’y baigner à n’importe quel moment de la journée, sans avoir à faire, parfois, de longs trajets jusqu’à la plage. L’accès aux piscines n’est plus l’apanage d’une minorité. Dans les grandes et moyennes villes, la démocratisation de cette forme de loisir, qui est aussi un sport, est un fait tangible à la grande satisfaction des jeunes, même si la demande dépasse de loin l’offre. Alger peut s’avérer un miroir trompeur. Au niveau de la promenade des Sablettes par exemple, les piscines font partie du décor de cet espace ouvert qui suscite un grand engouement du public. A Bordj El Kiffan, deux parcs aquatiques privés proposent différents types de prestations dont une panoplie de jeux et d’attractions pour tous les âges. Excepté les grandes agglomérations, l’offre n’est pas souvent abondante, notamment dans le Sud et dans les régions enclavées du pays qui manquent cruellement de piscines communales. Les seules qui y existent sont prises d’assaut par les enfants et les jeunes, notamment ceux issus des familles démunies qui ne peuvent se permettre un séjour en mer. N’était-il pas temps de penser à en construire davantage pour alléger un tant soit peu la souffrance des populations de ces régions qui ne trouvent pas un point d’eau pour se rafraîchir ? Dans certaines régions, les directions de la jeunesse et des sports procèdent, en collaboration avec les services des communes,
à la signature de conventions avec différentes associations sportives et de jeunes
en vue de gérer au mieux ces installations dont il faut améliorer la prise en charge.
Des programmes d’été sont élaborés pour satisfaire le plus grand nombre de personnes. Des horaires de baignade spécifiques ont été aménagés en direction des enfants, des adolescents et adultes. La fermeture prolongée des piscines est toutefois regrettable. Pour expliquer cette situation étonnante et énigmatique, deux raisons sont évoquées. Outre la vétusté des équipements, il y a également les travaux de réfection qui traînent en longueur. A titre d’exemple, la piscine des Annassers, dans la commune de Kouba, est fermée depuis plus de deux années.
 Amokrane Hamiche