Pourquoi aider les autres ?  Pour s’affranchir de son égoïsme et de ses faiblesses

Le Ramadhan est avant tout le mois de l’entraide sociale durant lequel se multiplient  les actions  de solidarité. En somme, c’est une période de purification et de salut.

«Ce sentiment de générosité envers les autres, affirme l’imam Abderrezak Bouhous, directeur  des affaires religieuses et des wakfs dans la wilaya de Sétif, le rend beau.» Selon lui,  les Algériens sont réputés pour leur générosité et ne tournent jamais le dos aux démunis et aux nécessiteux. «Durant tout ce mois, il faut en faire une pratique quotidienne pour  permettre à beaucoup de familles de rompre le jeûne dans de bonnes  conditions», recommande   Bouhous. Selon lui, l’entraide peut émaner du riche mais aussi  du pauvre qui  peut aider par des idées et de  bonnes intentions. «La solidarité est, explique notre interlocuteur, le ciment de notre noble religion qui veille à l’instauration de relations saines entre les individus.»
«Le Ramadhan est de nature à favoriser la solidarité qui se traduit par des aides de  l’Etat ou des  associations aux moins nantis», poursuit-il. Bouhous ne manque pas de s’attarder  sur ce qu’il qualifie de «transformation spirituelle qui se nourrit de l’amour de Dieu». «Quand on  découvre les richesses de notre monde intérieur, on  fait preuve de plus de  gentillesse et d’altruisme envers les autres», rappelle-t-il. «Le jeûne  permet, renchérit-il, de nous découvrir et de nous affranchir de nos faiblesses et de notre égoïsme», souligne l’imam.
Bouhous assimile l’entraide entre Algériens aux actes jalousement préservés par les «achraâin»,salués par le Prophète (QSSSL).Ces derniers avaient instauré des aides dédiés aux pauvres. «Aujourd’hui, relève-t-il avec satisfaction, toutes les mosquées de notre pays s’impliquent dans cet élan de solidarité comme  durant  chaque mois sacré. On collecte partout des aides qui sont redistribuées  sur place  aux nécessiteux.  A cela s’ajoute la zakat de l’Aïd d’El Fitr, déposée aussi dans  toutes les mosquées.» L’imam assimile ces gestes  à un acte de foi.
Entraide et zakat, enchaîne-t-il, fortifient les biens du croyant, purifient les cœurs, instaurent la justice sociale, recommandée par l’Islam. On est tous tenu de s’en acquitter si on veut mériter l’appellation de  vrais musulmans. «C’est une purification de la richesse et de l’âme et une garantie d’une vie digne pour  chacun», conclut-il.
Karima Alloun