Pourquoi jeûner ? : Se refaire une santé physique et mentale
Le Ramadhan est un mois d’épreuves. De l’aube au crépuscule, le musulman apprend à maîtriser ses instincts comme la faim, la colère et l’égoïsme. «C’est en fait le but recherché de cette abstinence», explique Djamel Ghoul, président du Conseil autonome des imams.
Selon lui, «l’ être humain se libère de ses envies habituelles pour ressembler à l’ange qui ne mange et ne boit pas. Il se consacre uniquement à cette exigence religieuse qu’il doit accomplir avec conviction». Le Ramadhan, ajoute-t-il n’empêche aucun effort. Notre interlocuteur cite l’exemple des batailles remportées par les armées musulmanes durant le mois sacré. «Il faut poursuivre ses tâches quotidiennes, travailler sans tricher car toute forme de tromperie est susceptible de remettre en cause l’acte du jeûne», poursuit-il.
L’imam insiste sur l’importance de se rapprocher de Dieu, de faire ses prières plus fréquemment et avec des «Nawafil» pour se voir attribuer des «hassanates» supplémentaires. C’est en fait une occasion propice pour « sortir des ténèbres » et s’engager dans une nouvelle voie. Le musulman se consacre uniquement à sa foi, à la méditation et à la contemplation. «Ce n’est pas une sinécure, souligne Ghoul, mais c’est là où réside toute l’importance du Ramadhan dont les jours sont hautement bénis».
Se surpasser, subir la faim et les difficultés de la soif, aider les autres, se lever tôt pour vaquer à ses préoccupations quotidiennes sans se nourrir sont des défis à relever pour l’amour du créateur le Tout-Puissant qui nous a recommandé cette obligation qui renferme énormément de vertus et de leçons. «Il faut être à la hauteur en se vouant à la volonté de Dieu et en respectant le jeûne qui constitue au final un grand bien pour l’humain, dans la mesure où cet acte lui permet de se refaire une santé physique et mentale», renchérit l’homme de religion.
L’imam explique qu’il s’agit surtout de s’interdire de tenir des propos obscènes, de resserrer les liens avec sa famille et ses proches, de venir en aide aux nécessiteux et d’avoir une pratique plus intense que d’habitude de l’islam. «Il faut lire le Coran, assister aux prières des Tarawih qui auront lieu cette année Dieu merci», recommande-t-il. «Ce mois est le quatrième pilier de notre religion et ce n’est pas pour rien», souligne Ghoul. «Nous avons tous le désir de plaire à notre créateur, mais on ne fournit pas assez d’efforts pour être à la hauteur de ses attentes. Pour obtenir le pardon de péchés antérieurs, il faut mériter cette récompense», conclut-il.