Prix des vêtements de l’Aïd : La saignée

A quelques de l’Aïd El Fitr, les magasins de prêt-à-porter, notamment pour enfants, connaissent une affluence record de citoyens en quête d’habits. Mais devant les coûts exorbitants des produits, de plus en plus de parents se tournent vers la friperie, ou vers les magasins proposant les vêtements au kilo, dans l’espoir d’atténuer un tant soit peu l’ « hémorragie » financière.

Après les dépenses du mois de Ramadan vient le tour des vêtements de l’Aïd. Pour couvrir les frais de cette fête, les parents doivent piocher une autre fois dans leur porte-monnaie pour acheter une tenue neuve à leurs enfants. Les parents, surtout les mamans, rechignent de plus en plus à acheter des vêtements à leurs enfants.  C’est un budget qui pèse lourd. Tout le monde s’accorde à dire que les prix sont hors de portée des bourses moyennes.  Malgré toutes les difficultés financières, les magasins de prêt-à-porter pour enfants sont pris d’assaut et les commerçants profitent de cette demande élevée pour renflouer leurs caisses. Les prix affichés dans les magasins et les autres points de vente, à quelques jours de l’Aïd, sont loin de correspondre à l’état réel des salaires. Avec la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix, il ne sera pas aisé aux familles à revenu moyen de faire plaisir à leurs enfants qui sont de plus en plus exigeants. Certains d’entre eux, qui n’en finissent pas de se plaindre de la cherté de la vie, passent des heures à arpenter les allées des marchés à la recherche de la bonne affaire. Les prix affichés donnent le vertige aux parents qui doivent coûte que coûte acheter une tenue. Pour vêtir son enfant de la tête aux pieds, les parents doivent débourser une moyenne de 10.000 DA par enfant. En l’absence d’une industrie locale, les habits et les chaussures proposés à la vente sont pour la plupart importés d’Europe et sont au-dessus de leurs moyens. Il faut savoir aussi que même les vêtements de fabrication locale sont assez chers.
En cette période où la demande est croissante, aucun commerce n’a daigné procéder à des réductions afin d’atténuer quelque peu les difficultés des ménages qui finissent par craquer quand il s’agit du bonheur de leur progéniture. Il y a quelques années, les parents qui n’ont pas les moyens d’acheter les vêtements neufs et qui se rabattaient sur la friperie et les vêtements chinois de seconde qualité, ont été surpris de constater que les prix ont connu aussi une hausse importante. En plus des nouvelles tenues que les parents doivent offrir à leurs chérubins, les ménages devront faire face à une autre épreuve, préparer un repas relevé et des gâteaux à cette occasion.
Samira Belabed