Faut-il s’attendre à des changements dans les programmes scolaires ? Des syndicats écartent cette éventualité.
Ils estiment que le ministère ne pourra pas donner un coup de neuf aux programmes à seulement deux semaines de la rentrée. Ils s’attendent, toutefois, à certains ajustements dans la forme afin d’harmoniser davantage ces programmes au volume horaire d’enseignement.
Le chargé de communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation nationale (Cnapeste), Messaoud Boudiba, a affirmé que les programmes seront allégés pour pouvoir parachever l’année sans grandes anicroches. Il a indiqué que les programmes ne seront pas touchés. «On ne peut pas changer les programmes du jour au lendemain. Il faut d’abord une évaluation détaillée et une analyse des erreurs», a-t-il précisé. Selon lui, les programmes actuels ont été «imposés» à l’école algérienne et ne sont nullement le fruit d’un travail pédagogique ou d’une large concertation. «Certains contenus dépassent de loin les facultés et aptitudes des élèves. En outre, les programmes importés manquent de cohésion», a-t-il relevé.
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, a évoqué la l’urgence de revoir les programmes. «Le changement s’avère inéluctable», a-t-il insisté. Mais pour cette année, il n’y voit aucun changement majeur si ce ne sont quelques retouches dans la forme pour permettre à l’année de se dérouler sans grandes difficultés. «Toute réforme doit être précédée d’une évaluation globale et détaillée afin de mettre en place les meilleurs contenus possibles, modernes et évolutifs. Chaque réforme impose un préalable à la réflexion sur le contenu des programmes», a-t-il soutenu. Et de poursuivre: «Il y a nécessité de les revoir de fond en comble. Ils ne sont pas en parfaite adéquation avec le volume horaire et ne sont familiers ni aux élèves ni aux enseignants, notamment dans le primaire», a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil national des enseignants des lycées d’Algérie (CELA), Zoubir Rouina, a confirmé que le ministère avait procédé à quelques ajustements sans toucher le fond. «Nous avons entendu parler de quelques changements dans la forme, mais nous n’avons toujours pas la confirmation du ministère», a-t-il souligné, notant que la révision des programmes ne peut se faire sans la réforme du système éducatif. Et puis, il a estimé qu’il est important de mettre en place un haut conseil de l’éducation qui aura pour mission l’élaboration des programmes en toute neutralité et sans intervention aucune.