Russie/Ukraine : Guterres plaide pour un cessez-le-feu «dans les plus brefs délais»
Le chef des Nations unies Antonio Guterres a plaidé, ce mardi, lors d’un déplacement à Moscou, pour un cessez-le-feu en Ukraine «dans les plus brefs délais».
«Ce qui nous intéresse beaucoup, c’est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais», a déclaré M. Guterres avant des discussions avec le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. À la veille de cette rencontre, le chef de la diplomatie russe avait affirmé que son pays allait poursuivre les négociations de paix avec l’Ukraine tout en accusant l’autre partie de «faire semblant» de discuter et mettant en garde contre le danger «réel» d’une troisième guerre mondiale.
«La bonne volonté a ses limites. Et si elle n’est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation», a déclaré M. Lavrov, cité par les agences de presse russes. «Mais nous continuons de mener des négociations avec l’équipe déléguée par (le président ukrainien Volodymyr) Zelensky), et ces contacts vont se poursuivre», a-t-il assuré. « Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer», a ajouté M. Lavrov, cité par l’agence Interfax.
Quant au conflit en cours depuis le 24 févier, il s’est dit confiant sur le fait que «tout va bien sûr finir par la signature d’un accord». «Mais les modalités de cet accord dépendront de la situation des combats sur le terrain, au moment où cet accord deviendra une réalité», a précisé le responsable russe.
Le chef de l’ONU s’était rendu, lundi à Ankara où il a été reçu par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a souligné, au cours de cette rencontre, que toutes les parties concernées devaient soutenir le processus d’Istanbul afin de trouver une solution au conflit en Ukraine, a indiqué la présidence turque. M. Erdogan a affirmé que le processus d’Istanbul, qui «reste la voie la plus crédible pour parvenir à la paix», devait être soutenu par tous, a indiqué son bureau à l’issue de la rencontre.
Pour sa part, M. Guterres a exprimé «son soutien aux efforts diplomatiques actuels de la Turquie» pour trouver une solution au conflit», a indiqué l’ONU dans un communiqué. M. Guterres doit se rendre à Kiev pour parler de la situation en Ukraine. Il avait envoyé la semaine passée des lettres aux présidents russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour leur demander d’être reçu dans leurs pays respectifs.
De leur coté, les Etats-Unis réunissent, ce mardi en Allemagne, une quarantaine de pays alliés pour armer davantage l’Ukraine face à la Russie. Conforté par cet appui, le président Zelensky a assuré, lundi soir, que la victoire ukrainienne n’était qu’une question de temps. «Grâce au courage de tous les Ukrainiens, de toutes les Ukrainiennes, notre Etat est un véritable symbole de la lutte pour la liberté», a-t-il affirmé. Cependant sur le front du Donbass, la situation est compliquée, et «sur le plan du moral, ce n’est pas rose du tout», a déclaré Iryna Rybakova, officière de presse de la 93e brigade ukrainienne.
Plusieurs localités comme Izioum et Kreminna sont tombées ces deux dernières semaines et l’armée russe continue de grignoter du terrain, poche par poche, tandis que pour les Ukrainiens il s’agit depuis plusieurs jours de la contenir.