Sahara Occidental-Amérique latine : Percée positive dans la solidarité

L’Amérique latine renoue avec son esprit progressiste avec le retour au pouvoir des partis de gauche dans certains pays, affirme l’ancien sénateur chilien Esteban Cuadra Silva, en visite à Alger pour célébrer le 60e anniversaire de l’indépendance de notre pays ainsi que le 49eanniversaire de la création du Front Polisario.

Intervenant dans le cadre d’une conférence-débat organisée au forum du quotidien national «Le Courrier d’Algérie», en présence de l’ambassadeur sahraoui Abdelkader Taleb Omar et du président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïd Ayachi, Cuadra Silvaa ajouté que cette nouvelle donne est en faveur du peuple sahraoui qui a entamé sa lutte pour la libération dans les années 1950, mais qui ne l’a pas achevé à cause du remplacement de l’occupation espagnole par une autre marocaine depuis 1975.
Si le second occupant œuvre à déformer la réalité, il ne peut pas tromper tout le monde, notamment ceux qui connaissent la cause depuis des décennies. Esteban Cuadra Silva fait partie de cette catégorie. Il indiqué que lui-même et ses camarades chiliens ont connus la cause sahraouie durant leur exil en Algérie après le coup d’Etat du 11 septembre 1973 contre le président démocratiquement élu Salvador Allende. L’élan de solidarité n’a jamais cessé entre les deux peuples, assure celui qui préside depuis plusieurs années le Comité chilien de solidarité avec le peuple sahraoui.
Il a souligné l’importance de redynamiser l’action de solidarité avec le peuple qui a attendu, en vain, trois décennies la tenue d’un référendum d’autodétermination, ce qui justifie, selon lui, la reprise de la lutte armée pour arracher l’indépendance, la voie du Conseil de sécurité de l’ONU étant bloquée par l’un des membres permanents, en l’occurrence la France.
Le conférencier et ses camarades ont opté pour la création d’une plateforme internationale de solidarité avec le peuple sahraoui. Cette Association englobe, selon lui, les comités de soutien, les organisations politiques et estudiantines, les syndicats ainsi que des intellectuels solidaires avec cette cause.
Le premier objectif de cette plateforme est de briser la stratégie marocaine basée sur la désinformation et le black-out médiatique. Le second est de renforcer les relations des pays de l’Amérique latine avec la République arabe socialiste démocratique (RASD). Dans ce volet, on enregistre une percée positive, a-t-il assuré.
Le Pérou et la Bolivie, des poids diplomatiques
La reprise des relations RASD-Pérou, en 2021,représente une grande victoire pour la partie sahraouie en quête de reconnaissance internationale. Le Pérou, qui a reconnu la RASD en 1984 sous le mandat du président Fernando Belaunde, a rompu 12 ans après ses relations avec la République sahraouie durant le règne d’Alberto Kenya Fujimori.
Ce pays est un poids diplomatique en Amérique latine progressiste, affirme l’ancien sénateur chilien Esteban Cuadra Silva. Le Pérou rejoint ainsi huit autres pays de la zone Amérique latine-Caraïbes ayant à leur tour reconnu la République sahraouie : Cuba, l’Equateur, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Venezuela et l’Uruguay.
Pour l’invité du forum du Courrier d’Algérie, le même constat s’applique pour la Bolivie qui a rétabli ses relations avec la RASD également en 2021,«avec l’échec du coup d’Etat contre la démocratie dans ce pays». En effet, la rupture des relations a été décidée à l’époque de la présidente Jeanine Anez, suite au coup d’Etat contre le président Evo Morales. Mme Anez est poursuivie par la justice pour «terrorisme», «sédition», «conspiration» ,«génocide», «décisions contraires à la Constitution» et «manquement au devoir».
Samira Chami