Salaires, code du travail, libertés syndicales… Les attentes des syndicats

Cette année encore, la fête des travailleurs intervient dans un contexte particulier marqué par une mutation sans précédent du monde du travail et par un taux d’inflation inédit.
Les travailleurs relevant de la fonction publique ou exerçant dans le secteur économique se voient incapables de joindre les deux bouts. La revendication salariale revient chaque année, tel un rituel.
Le coordinateur du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), Hamza Belahouane, plaide pour la mise en place d’un observatoire qui aura pour mission de suivre la courbe du pouvoir d’achat et de proposer les solutions adéquates. «Il ne suffit pas d’augmenter les salaires si ces derniers sont vite rattrapés par l’inflation et la dépréciation du dinar», observe-t-il, soulignant l’impératif de mettre en place une politique salariale qui prenneen compte les aspects précités en vue d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. «Nous espéronsque les pouvoirs publics annonceront la révision à la hausse de la grille indiciaire, en réponse à l’appel des fonctionnaires», dit-il. Et pour cause, la dernière augmentation a été jugée insuffisante, rappelant que la nouvelle grille indiciaire a suscité le mécontentement des travailleurs de la fonction publique. De son côté, le président duSyndicat national des prestations de santé publique (SNPSP), le Dr. LyèsMerabet, a souligné que le 1er Mai est l’occasion de faire le point sur ce qui a été réalisé et sur ce qui reste des dossiers en suspens. «Ce qui le rend cette année particulier sont les amendements apportés à la loi 90/14 relative à l’activité syndicale qui permettraient la création de fédérations et de confédérations. Ceci va donner un nouveau souffle et un nouvel élan dans le cadre de la pluralité syndical», relève-t-il. Et de citer aussi l’amendement pour la protection des cadres et des militants syndicalistes. Il est également questiondu projet d’une nouvelle loi-cadre qui va remplacer la 90/14 qui sera soumise à la concertation. «Il était convenu de lancer les débats avant la fin du premier semestre de 2022 suite aux instructions du président de la République lors d’un Conseil des ministres. Ceci témoigne de l’intérêt accordé à l’activité syndicale», souligne Merabet, précisant que les organisations syndicales ont proposé d’autres amendements, notamment, l’introduction du concept du fonctionnaire dans la loi 90/14 qui, d’après lui, n’évoque que les travailleurs salariés et employeurs. «Il y a aussi le point relatif au taux de représentativité syndicale à revoir à la baisse pour bénéficier des avantages dont le droit à la négociation», indique-t-il, notant que la loi en vigueur le fixe à 20%.
Au sujet du code du travail, le syndicaliste a signalé que tout un travail a été lancé en 2017 autour de ce dossier. «Il est important de le remettre sur la table des discussions. Sa mise en place est une extrême priorité vules mutations socioéconomiques qui ont bouleversé les relations de travail», a-t-il conclu.
WassilaOuldHamouda