Sofiane Benadjila, ingénieur agronome : «Le développement de l’horticulture passe par une évaluation des potentialités»
Le développement de la filière horticole se caractérise par une diversité de production et de métiers. Son développement passe, selon Sofiane Benadjila, ingénieur agronome, par des études prospectives sur son impact économique, une définition des objectifs de la filière et une évaluation des potentialités nationales en la matière.
Beaucoup de pays gagnent dans le commerce horticole. Est-il possible de développer le secteur de l’horticulture dans notre pays?
Oui, bien évidemment. Mais, il faut savoir que son développement doit se concevoir par rapport au potentiel de notre pays. Autrement dit, il est impératif de définir le potentiel dont nous disposons et dans lequel peut s’exercer l’activité. Nous dépendons de notre environnement et il est clair que notre potentiel n’est pas illimité. Quoiqu’il en soit, il est évident qu’on peut développer l’horticulture, mais cela devrait être sous tendue par une évaluation et des études sur les répercussions économiques sur le produit intérieur brut, sur les conditions requises et sur son impact et sa finalité économiques.
Des études de faisabilité sont donc requises avant tout développement de la filière?
C’est clair qu’il faut faire un état des lieux et un lancement d’études pour avoir des scénarios possibles pour savoir ce qu’on l’on fera exactement et dans quelles conditions. Dans ce cadre, il faut faire une approche prospective et évaluer les objectifs de cette activité et décider si elle sera destinée au marché local ou international. Mais pas seulement parce que la production agricole est primaire et il faut l’intégrer dans des chaînes de valeur. En ce sens qu’il faut définir les objectifs visés par le développement de la filière par rapport aux potentialités qu’offre le pays, lesquelles ne sont pas illimitées.
Quelles sont les conditions requises pour le développement de la filière chez nous?
Il faut savoir que la filière se caractérise par une multitude de métiers et des productions divers. Dans ce cadre, deux productions doivent être mises en évidence : celle qui nécessite une irrigation et celle qui ne nécessite pas d’eau. De mon avis, il est préférable de voir d’abord celle ne nécessitant pas d’irrigation parce qu’on n’a pas de réserves hydriques importantes, ce qui fait que cela va restreindre le champ des possibilités. Mais, il y a aussi la production nécessitant l’irrigation qui peut tout autant être développée. L’autre condition au développement de la filière horticole est la formation. La formation est indispensable car, cette filière requiert des métiers divers. Dans ce cadre, il faut savoir si la population agricole est apte à développer cette activité qui nécessite un personnel qualifié. A ce propos, il serait souhaitable d’avoir des écoles dédiées à l’agriculture où l’on prodigue des formations pour les multiples métiers requis par la filière.