Syndicalisme : L’amélioration des salaires au cœur des luttes

La situation socioprofessionnelle des travailleurs a toujours été au cœur du mouvement syndical, lequel mène des luttes axées principalement sur l’amélioration du pouvoir d’achat de la classe ouvrière. Ce dernier, très impacté par les soubresauts économiques que traverse actuellement le monde, fait de cette revendication une des plus «pressantes» pour l’ensemble des organisations syndicales. Conscients de la légitimité de leurs préoccupations, les pouvoirs publics tentent d’être à l’écoute des syndicats et privilégient toujours la voie du dialogue pour toute prise en charge de leurs
préoccupations. Ce sont notamment les syndicats
autonomes activant dans la fonction publique qui montent au créneau, à coups de mouvements de contestation, à chaque fois que la situation socio-économique se corse. Ainsi, des voix syndicalistes, issues des secteurs de la santé, de l’éducation et des administrations assurant le service public, n’ont eu cesse d’insister sur l’urgence de revoir les conditions de travail, essentiellement le
réajustement des salaires à l’inflation mondiale importée. Des conclaves ont eu lieu, sanctionnés par des préavis de grève lancés par médias classiques et sociaux interposés, en vue d’attirer l’attention des pouvoirs publics et de réitérer une situation que les syndicalistes estiment «insoutenable». Face à ces cris de détresse répétitifs, l’Etat agit en annonçant une série de dispositions pour l’amélioration du pouvoir d’achat de la classe
ouvrière. Une revue à la hausse du point indiciaire a été décidée et des augmentations des salaires sont envisagés d’ici à la fin de l’année en cours.
Des mesures qui ne semblent pas satisfaire les deux coalitions syndicales, à savoir la Confédération des
syndicats algériens (CSA) et la Coordination syndicale
dénommée Syndicats algériens du secteur de la fonction publique (SASFP). Ces dernières lancent un appel de grève en guise de refus de la grille indiciaire annoncée et les rémunérations des salariés. Et pour éviter toute complication de la situation et un durcissement d’un bras de fer, la tutelle se manifeste et réagit en rappelant à l’ordre les initiateurs de ce mouvement. Ainsi, pour le ministère du Travail, toute action de contestation devrait être entreprise conformément à la loi 90-14 de juin 1990, relative aux modalités d’exercice du droit syndical et que tout mouvement prévu en dehors de ce cadre est considéré comme «illégal». Il rappelle, donc, que les deux coalitions syndicales ne se conforment pas à la loi précitée et que le droit à la grève est garanti par la Constitution et régi par la loi 90-02, stipulant l’épuisement de toutes les procédures préalables, notamment le dialogue. Il a, ainsi, mis un terme audit mouvement prévu les 26 et 27 avril.

L’UGTA souligne le droit syndical
L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a salué les décisions prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la réduction des taxes sur certains produits, la suppression de l’IRG pour les revenus moins de 30.000 DA, ainsi que l’instauration de l’allocation chômage. Cependant, l’UGTA a plaidé, à maintes reprises, pour la nécessité d’un accompagnement du monde du travail et pour l’amélioration des salaires. Selon son secrétaire général, Salim Labatcha, il est question de la mise en place «des mesures courageuses» pour une véritable relance économique et par ricochet la préservation des postes d’emploi. Il estime aussi que le projet de révision de la loi 90-14 relative à l’exercice du droit syndical devrait tenir compte des propositions émises en la matière par la sphère des travailleurs.
A. Mehdid