Territoires sahraouis occupés : Une ONG dénonce l’expulsion par le Maroc d’une militante espagnole
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a condamné l’expulsion ainsi que les actes d’intimidation, de filature et de surveillance dont a été victime la défenseure espagnole des droits de l’Homme, Nuria Bota, par le Maroc au Sahara occidental occupé.
L’Observatoire, issu d’un partenariat entre l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), a condamné dans un communiqué « les actes d’intimidation, de filature et de surveillance dont Nuria Bota a été victime, ainsi que les pressions visant à l’expulser illégalement du Maroc et à empêcher sa présence dans les territoires occupés du Sahara occidental ».
Revenant en détail sur les faits subis par cette membre de l’association espagnole « Una finestra al mon » (Une fenêtre sur le monde), le communiqué de l’Observatoire indique que Nuria Bota a été contrainte d’abandonner le Maroc, après avoir été intimidée, surveillée et suivie pendant plusieurs jours par la police marocaine.
Nuria Bota a été maintenue sous contrôle policier, 24 heures sur 24, suivie et photographiée, « y compris à travers les fenêtres de l’endroit où elle était logée » à Dakhla occupée. Arrêtée durant son trajet vers Laâyoune occupée, enfermée dans une pièce et sommée « de manière agressive » de quitter le territoire sans que les policiers ne lui présentent un ordre d’expulsion, la défenseure des droits humains a été embarquée par la suite, sous escorte policière, sur un vol en direction de l’Espagne le 19 février.
Devant ces faits, l’Observatoire appelle les autorités marocaines à « mettre fin à tout type de harcèlement à l’encontre de celles et ceux qui défendent les droits humains du peuple sahraoui, qu’ils soient étrangers ou originaires des territoires occupés du Sahara occidental, et à garantir leur intégrité physique et leur bien-être psychologique ». Il appelle également la mission diplomatique espagnole au Maroc à condamner publiquement le harcèlement et l’expulsion illégale de Nuria Bota, ainsi qu’à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des défenseurs des droits humains de nationalité espagnole au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara occidental.
En février dernier, Nuria Bota avait déclaré qu’elle a été expulsée du Sahara occidental occupé par le premier vol vers les Iles Canaries. « Ce qui m’est arrivé est une preuve de l’ampleur des atrocités commises à l’encontre du peuple sahraoui et un acte prémédité pour empêcher toute tentative menée par les observateurs et militants des droits de l’Homme étrangers, de documenter ce qui se passe dans les territoires occupés du
Sahara occidental », a dénoncé la défenseure des droits humains. A des médias, la militante avait également dénoncé les atteintes aux droits du peuple sahraoui commises par le Maroc et la complicité du gouvernement espagnol qui a une lourde responsabilité dans ce conflit. Elle a lancé un appel aux militants et défenseurs des droits humains à briser la chape de plomb qui pèse sur la cause sahraouie et les souffrances endurées. L’association « Une fenêtre sur le monde : Sahara libre » avait également dénoncé l’expulsion de Nuria Bota des territoires occupés du Sahara occidental et l’impunité des autorités marocaines dont la responsabilité dans des actes flagrants d’atteinte aux droits de citoyens et de défenseurs sahraouis de droits de l’Homme, a été établie. Ce n’est pas la première fois que le Maroc expulse des militants des droits de l’Homme et des politiciens étrangers souhaitant se rendre sur les territoires occupés du Sahara occidental dans le cadre de la solidarité avec le peuple sahraoui qui ne demande que son droit à l’autodétermination, comme le stipule la légalité internationale.