L’instruction de la wilaya d’Alger portant obligation du port du masque dans les transports n’a rien changé aux habitudes.
Certains passagers portent le masque, d’autres le laissent glisser sous le nez et l’enfouissent dans la poche, sitôt sortis du métro. Au quartier du Ruisseau où se trouvent les stations de métro, de taxis collectifs, de bus et de tramway, des jeunes semblent particulièrement réticents au port du masque. Ils se déplacent à visage découvert, le masque autour du bras ou sous le menton. Ces pratiques irritent certains passagers qui n’hésitent pas à clamer, haut et fort, qu’il faudrait faire preuve de plus de vigilance.
«Des gens continuent de prendre la Covid-19 à la légère. Les transports sont des espaces clos, le port du masque doit être obligatoire. Je suis effaré devant l’inconscience de certaines personnes», lance avec regret un jeune rencontré à la sortie de la bouche d’entrée de la station de métro «Les Fusillés».
La propagation fulgurante du variant Omicron devrait permettre une prise de conscience accrue. «Nous sommes samedi. Il y a moins de déplacements. Il y aura plus de monde dans le métro et les bus les jours de semaine. C’est vraiment inquiétant», ajoute notre interlocuteur. A l’entrée de la station, un agent recommande aux usagers de mettre leurs masques. Ils s’exécutent, juste le temps d’accéder à l’intérieur de la station. «Mon travail consiste à vérifier et demander que le port de masque soit respecté, mais nous ne pouvons pas réprimer», explique-t-il. «Nous n’avons aucun moyen», précise l’agent.
«Il faut verbaliser»
Même constat à bord des bus. «Je descends à l’instant d’un bus. Des usagers ne portent pas de masque», témoigne un passager déçu par autant d’insouciance qui met en danger la vie d’autrui. Pour lui, «chacun doit se prendre en charge en appliquant strictement les mesures barrières. Les transports en commun doivent exiger le masque», lance-t-il.
«On doit faire preuve d’un minimum de bon sens. Porter le masque est une manière de mettre à l’abri nos proches et ceux qui nous entourent. Ce virus est tout sauf un jeu. La prise de conscience, c’est maintenant ou jamais», met en garde un autre. Des usagers dénoncent surtout l’incivisme et le manque de conscience de ceux qui refusent de porter de masque dans les transports en commun. «Il faut les verbaliser. C’est une affaire de santé publique», tonne un usager d’un âge avancé. Selon lui, il est important de continuer à respecter toutes les mesures de santé publique recommandées par l’Etat».«Elles protègent et empêchent la propagation du virus. Il y va de notre santé », souligne-t-il. Chez lui, la Covid-19 n’a épargné personne. Il raconte : «Le premier à tomber malade est mon fils, en juin 2021. Ma femme a été touchée en même temps que mes deux petits-fils. La maison s’est transformée en hôpital. Nous avons souffert et passé des moments absolument difficiles que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi.». Depuis, il ne sort jamais sans masque.
S’agissant des taxis collectifs, il semble qu’une certaine discipline commence à se mettre en place. «Nous devons participer avec force à l’effort collectif pour lutter contre la pandémie. Nous veillons au respect des consignes sanitaires, particulièrement le port du masque», confie un chauffeur de taxi. Et d’ajouter que par mesure de sécurité, les chauffeurs transportent trois passagers, au lieu de quatre. Toutefois, ces derniers doivent payer plus. Pour la ligne Ruisseau-1er-Mai, il faut débourser 40 dinars, au lieu de 30. «Les passagers n’ont pas le choix. C’est mieux que d’être entassés dans le véhicule», dit une usagère.