Vivre sa commune : Bachdjarah, pauvre malgré sa vocation commerciale
A quelques encablures du centre ville d’Alger, il est une commune qui fait beaucoup parler d’elle. Connue et célèbre pour être populaire et populeuse. au début de l’érection des nouvelles cités dans les années 1970, ce quartier aujourd’hui touffu était envié par son espace aéré, ses immeubles bien conçus, son cours de tennis où des champions sont passés. Puis avec les extensions qui lui ont été apportées et avec les années de feu, la commune était crainte. elle rebutait même. Et voici que depuis quelques années, elle gagne en popularité et on la rallie de partout même des quatre coins du pays. c’est parce que le commerce qui y fleurit, les prix qui y sont pratiqués à la portée de la petite bourse et la construction de grands centres commerciaux a fini par faire oublier du commun des algériens cette mauvaise réputation d’insécurité qui l’a poursuivie longtemps. Et on est presque tenté de la faire passer pour une commune à l’aise financièrement. Mais non malgré tout ce foisonnement économique, elle n’en profite pas. d’où le ralentissement des projets entamés, programmés. Le logement vient en tête. le casse tête de l’APC passée, car il reste beaucoup à faire. Pourtant bien des chantiers lancés ont été réalisés surtout en faveur de la jeunesses comme des bibliothèques, des terrains de sport….etc. Détour.
Contre toute logique, la commune de Bachdjarah est considérée pauvre alors qu’elle jouit d’une vocation commerciale par excellence. Le nombre de magasins se trouvant sur son territoire est important mais s’avère, toutefois, insuffisant pour renflouer les caisses de la commune et participer à son développement. Toute commune vit selon les revenus générés par la taxe sur l’activité professionnelle (TAP). En l’absence de tissu industriel, Bachdjarah n’a d’entrée locale que celle émanant des commerces. «Heureusement que l’Etat accorde un budget aux communes», souligne le P/APC, Djaâfer Limam. Il a fait savoir que le budget de Bachdjarah se situe entre 35 et 50 milliards de centimes. «Tout dépend des revenus», nous explique-t-il. Pour l’exercice 2021, le budget a été de l’ordre de 50 milliards de centimes, beaucoup plus supérieur à celui de 2019, exercice durant lequel le montant n’a pas dépassé pas les 30 milliards des centimes. «Nous avons pu relever nos recettes en imposant aux commerçants qui occupent des biens de la commune de régulariser leur situation. Mais ce budget reste insuffisant pour couvrir les besoins de la commune. Même pas pour assurer les salaires des travailleurs de l’APC. Chaque fois, nous faisons appel à la wilaya pour une rallonge», ajoute-t-il, faisant savoir qu’une partie de ce budget est allouée aux charges et l’autre au fonctionnement. Les revenus de la commune ne représentent, selon lui, que 7% du budget global. Et pourtant Bachdjarrah constitue une vraie plaque tournante en matière de commerce. Et pas que. Sans citer les magasins qui se trouvent au bas des immeubles, Bachdjarah jouit de trois grands centres commerciaux, à savoir Taiba, situé en face de la cité La Montagne, le bazar Chaoui jouxtant la mosquée Abou Obayda et enfin le centre commercial Hamza, situé au cœur de ce quartier populaire. De véritables temples du shopping qui attirent chaque jour des milliers de visiteurs, notamment de jeunes futures mariées qui préparent leur trousseau de noces. Ils viennent de partout attirés par la multitude de boutiques, offrant une large gamme de produits à des prix défiant toute concurrence. Le marché des fruits et légumes constitue un lieu mythique. De tous les marchés de la capitale, celui-ci est celui qui pratique les plus bas prix. Il s’est forgé la réputation du marché des «zawali» (pauvres». Pour ne citer qu’un exemple, le prix placardé de la pomme de terre, le légume qui défraie la chronique en cette période, est de 70 DA/ kg alors qu’ailleurs elle n’est pas cédée à moins de 100 DA/kg. «Effectivement, les prix sont abordables et même négociables. Même s’il ne s’agit pas de grandes marques, les produits sont de qualité, que ce soit pour les vêtements ou les chaussures ou autres. Les nouveaux mariés trouvent leur bonheur», témoigne une sexagénaire rencontrée au centre commercial Hamza. Ici comme ailleurs dans les deux autres centres précités, le visiteur a l’embarras de choix. Ce n’est pas tout. La commune fêtera bientôt «un nouveau-né». Un quatrième centre de 500 magasins sera ouvert au grand public, au plus tard d’ici à janvier prochain. Il se situe à côté du centre commercial Hamza. Il y a un mur qui les sépare. «Il reste juste à installer les ascenseurs et les compteurs d’électricité», a fait savoir le P/APC, précisant que ce projet lancé en 2018 relève de la commune et que les locaux ont été vendus sur plan avant même son arrivée à la tête de l’APC. «Je n’ai fait que poursuivre les travaux entamés par mon prédécesseur», a-t-il dit. Une réponse à peine voilée à ceux qui ont contesté la distribution de ces locaux, soulignant le manque de transparence.
Dar El Beida à la rescousse : Un centre d’affaires remplacera la station de bus ETUSA
Situé au niveau de Bachdjarah 1, l’arrêt de bus Etusa sera déplacé à La Montagne. Le site sera reconverti en un grand centre d’affaires de R+7 avec deux sous-sols. C’est un des projets inscrits en vertu du jumelage réalisé avec l’APC de Dar El Beida. Laquelle prévoit également des contributions dans divers domaines, à savoir économique, commercial, culturel et sportif. Le choix du site s’explique par le fait qu’au niveau de cette station de transport, il existe des locaux commerciaux abandonnés depuis plus de 20 ans, pour reprendre les propos du P/APC, Djaâfer Limam. Celui-ci a fait savoir que le projet est validé par les plénières des deux communes. Il est au niveau de la wilaya. Pour ce qui est des usagers des bus Etusa, il a assuré que des arrêts seront installés tout au long de la route principale. Reste à savoir si le nouvel élu validera le projet.
Marché informel : Le point noir
En ce temps pluvieux, les habitants de ce quartier populaire respirent et retrouvent une vie presque paisible. Le marché informel qui bat son plein dans cette circonscription complique d’une manière ou d’une autre leur quotidien. C’est, d’ailleurs, un des points noirs que cette commune, à l’instar des autres quartiers populaires qui souffrent du même problème, n’a pas pu se débarrasser. Artères comme trottoirs sont pratiquement accaparés et squattés par des vendeurs à la sauvette. La taille de ce marché donne une idée sur l’ampleur que prend ce phénomène qui gangrène l’économie nationale. La commune avait bénéficié en 2012, d’une opération de grande envergure d’éradication du marché informel qui constituait un vrai tracas aux riverains. Au grand dam de ces derniers, ce phénomène est revenu de plus belle. «D’habitude, surtout lorsqu’il fait beau, impossible de se frayer un chemin. C’est devenu invivable. Les accès aux immeubles sont bloqués. Si, par malheur il y a un accident ou une personne qui nécessite une évacuation rapide à l’hôpital, la tâche sera difficile.» Evoquant le problème de stationnement, il dira : «La majorité des cités sont devenues des parkings … nos enfants ne trouvent même pas où jouer.» Pour ce qui est de l’état des trottoirs, «c’est un chantier qui ne se finit jamais», dit-il en pointant d’un doigt accusateur sur les autorités locales qui, d’après lui, ont brillé par leur absence. Un autre déplore le manque d’organisation. Selon lui, le mot «anarchie» trouve son vrai sens dans cette commune où les habitants «sont livrés à
eux-mêmes». Pour l’anecdote, il raconte que lors du mariage d’une voisine, il a fallu la mobilisation «d’ouled el houma» pour faire un passage au cortège. Même les commerçants du «formel» se plaignent et dénoncent la concurrence déloyale. «C’est un
laisser aller-total», lance un commerçant de chaussures ayant un local au centre commercial Hamza. «Ceci sans citer les désagréments et les bagarres qui se déclenchent entre ces vendeurs», a-t-il ajouté. Les rues ne respirent plus. Du matin au soir, des «commerçants» viennent de partout déposer leurs marchandises, parfois à même le sol. «Il y a que ta mère et ton père qui ne se vendent pas ici», ironise un des vendeurs. En effet, il y a de tout. Vêtements, produits alimentaires, fruits et légumes, ustensiles de cuisine, affaires scolaires, produits de déco… Même l’or et la devise ne manquent pas. Un grand bazar à ciel ouvert. A partir de 17 h, le marché Dlala (marché fréquenté généralement par les hommes) prend place. Celui-ci est fréquenté beaucoup plus par les hommes. Du côté du château d’eau, il y a ce que les habitants appellent «dlalet laadjayez» (le marché aux puces pour dames d’un certain âge). Elles ne gênent guère les passants, les automobilistes, et encore moins les habitants. Elles occupent un petit jardin mal entretenu et très peu fréquenté, selon les témoignages. Ils sont nombreux à venir flâner et regarder ce qu’elles proposent comme objets de brocante et vêtements vintage… Si pour les habitants, ce marché informel est «un vrai casse-tête chinois» et une source d’anxiété, les visiteurs qui le fréquentent le considèrent comme étant le nouvel Eldorado du commerce. Pour cette jeune dame qui traîne une charrette pleine à craquer, le marché Bachdjarah «offre de bonnes affaires à des prix raisonnables, à la portée des petites bourses. C’est vrai que la qualité de certains produits reste à désirer, mais dans l’ensemble, je repars satisfaite et le coffre bien rempli». Elle n’est pas la seule, d’ailleurs, qui trouve son compte… et son bonheur. «C’est une aubaine», ajoute une jeune dame visiblement une fidèle des lieux. Cette dernière évoque un problème sérieux qui n’est pas des moindres : «Avec le chômage, il vaut mieux que ces jeunes exercent dans ce marché que d’aller voler.» Qu’est-ce qu’a fait l’APC pour aider ces jeunes et par ricochet pour répondre aux préoccupations des riverains ? «Les capacités de la commune ne suffisent pas pour intégrer tout ce monde qui travaille dans le marché informel. C’est une situation que nous avons héritée. L’APC ne peut pas à elle seule éradiquer un marché informel de cette taille alors qu’elle n’a pas d’alternative à donner à ces jeunes. Ajoutant à cela, c’est une décision politique qui se prend à haut niveau et non pas au niveau de l’APC», a répondu le P/APC Djaâfer Limam.
Le vieux bâtis : Un dossier lourd
Lundi. C’est une journée de réception à l’APC. Alors qu’il ne lui reste que quelques jours avant les élections locales, le président est très sollicité par les riverains. Une vieille dame désemparée prie les agents afin qu’ils se déplacent à son domicile, situé à Lengri, un des anciens quartiers de Bachdjarah. Sa demeure semble être très impactée par les dernières intempéries. «Je vais me retrouver sans abris», dit-elle sur un ton de désespoir. Un monsieur, la quarantaine, est alarmé par une notification de démolition de sa maison, décision prise par la wilaya déléguée. Le P/APC le reçoit et le rassure qu’une opposition a été faite car les conditions ne sont pas réunies. Les cas sociaux sont nombreux. Il suffit de voir la pile de dossiers sur le bureau du P/APC pour le constater. Une lourde tâche attend le futur élu. En effet, la commune a traîné le problème du vieux bâti comme un boulet au pied depuis belle lurette. Selon le P/APC, Djaâfer Limam, il y a actuellement «180 immeubles menaçant ruine (IMR) classés rouge 5 et dont les habitants nécessitent une évacuation immédiate». Selon lui, la commune n’a pas bénéficié d’un grand lot de logements sociaux. Seulement 200 unités alors que la demande dépasse les 7.000 dossiers. Bachdjarah a cinq quartiers dont la plupart sont anciens à l’image de ceux appelés communément La Glacière (cité Bel Air), Djenne El Mebrouk, Oued Ouchayeh et Diar Djemaâ qui remontent à l’époque coloniale, contrairement à Bachdjarah dont les immeubles ont été construits dans les années 70. En passant de la rue
Sissani-Rabie à Oued Ouchayeh jusqu’à la rue d’El Chahid Gaceb Ahmed (ex-la rue d’El Oued), la précarité d’une bonne partie des maisons est frappante. Mis à part les nouvelles constructions, les autres manquent d’entretien dont certaines menacent même ruine. La majorité des maisons sont dans l’indivision et les sites ne sont pas cadastrés, souligne une responsable au niveau de l’APC, informant que 316 dossiers ont été enregistrés pour la mise en conformité. Les conditions de vie dans ces quartiers restent à désirer. Avec les chaussées détériorées, la route est quasiment impraticable. Lakhder Aounia est un ancien de La Glacière. Rencontré à la rue d’El Oued, il a dénoncé l’absence des autorités locales, montrant au passage les dommages engendrés par les intempéries qui constituent un danger pour les automobilistes, Entre autres, un cratère que les riverains ont entouré d’objets de fortune pour éviter une catastrophe. «Cette fuite d’eau remonte à plus de 4 mois alors que nous n’avons pas d’eau dans les robinets», déplore-t-il. A La Glacière, des usines sont fermées depuis très longtemps alors qu’elles pouvaient être récupérées, souligne le sexagénaire, pour créer des espaces pour les jeunes et les enfants du quartier.
Club Tennis : Un patrimoine bien préservé
Le club de tennis de Bachdjarah est le plus grand d’Algérie. Sa conception a été réalisée par Le Corbusier. Il a été construit en 1936 par un architecte français. Fermé durant la guerre de Libération, le club a rouvert ses portes en 1962, en accueillant la première école de tennis, trois ans après. Aujourd’hui, il compte plus de 1.500 adhérents. D’une superficie de 17.000 m2, le club jouit de 12 courts, de vestiaires et d’un grand parcours pour les amoureux du footing. Cinq courts attendent leur réparation. Il a abrité plusieurs tournois internationaux et a formé des grands champions à l’image Abdesslam Mahmoudi qui fut le premier entraîneur algérien du Tunis et du champion Tarik Benhabiles. «Ce club est d’un grand apport pour cette commune car il a contribué à l’éducation de ses enfants. C’est un vivier pour ces jeunes», indique Ketfi Khiar, ex-joueur de tennis et ex-premier vice-président de la Fédération de tennis. Rencontré, le président de la Ligue de tennis, Nacer Benhabiles a fait savoir que ce club est géré par l’Office du club olympique, indiquant qu’il est le plus entretenu de tous les clubs. Les horaires d’ouverture sont de 8h à 22h. La tarification est fixée à 8.000 DA/an pour les enfants et 20 000 pour les adultes.
Wassila Ould Hamouda
P/APC Limam Djaârfer à Horizons : «Avec des prérogatives limitées, je préfère ne pas briguer un second mandat »
Dans cet entretien, le P/APC souligne la faiblesse des revenus de la commune de Bachdjarah et reconnaît les problèmes existants, soulignant que durant son mandat, il a essayé, tant bien que mal, d’apporter des solutions aux problèmes soulevés par la population. Il indiquera que le P/APC a des prérogatives très limitées.
Votre mandat tire à sa fin. Quel est votre bilan ?
De quel bilan voulez-vous parler ? Je n’ai assuré qu’un mandat que je n’ai, d’ailleurs, pas pu accomplir jusqu’au bout. Malheureusement, pour nous les P/APC, notre mandat a été écourté d’une année. A notre grand dam et contrairement à nos prédécesseurs qui ont eu la chance de siéger pendant 5 ans, les P/APC actuels n’ont eu finalement que quatre années d’exercice. Est-ce que cette durée est suffisante pour apporter un jugement. Non, bien évidemment. Il va falloir faire au moins deux mandats pour réaliser des résultats. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique enclenchée par le président de la République visant à renouveler les instances institutionnelles et de leur donner un nouveau souffle. C’est un processus à suivre et nous comprenons parfaitement cette démarche qui se décline du programme du Président que nous soutenons indéniablement.
Vous êtes-vous présenté pour un second mandat et finir ainsi votre programme ?
L’idée ne m’a même pas effleurée l’esprit. Assurer le poste d’un P/APC est loin d’être évident. Surtout que nous sommes soumis à une grande responsabilité sans pour autant qu’on soit doté de moyens nécessaires et de prérogatives qui nous permettraient d’agir librement et de répondre efficacement aux préoccupations des citoyens. Nous avons les mains liées et notre champ d’intervention est très limité. Ce que la population ne veut point comprendre. Elle croit que nous avons un pouvoir de décision et que nous avons des solutions, clé en mains, or que ce n’est, malheureusement, pas le cas. Comment voulez-vous qu’un président d’une APC qui n’a pas la latitude de distribuer des logements, qui ne peut pas gérer des affaires d’ordre social, qui n’a même pas d’autorité sur les services de Net Com, sur la sûreté, les pompiers et toutes les administrations qui assurent le service public, pour ne citer que cela, pourrait-il apporter un plus pour sa commune ? Nous ne sommes plus dans cette conception lorsqu’il y avait ce que nous avons appelé auparavant des maires qui avaient un rôle et un poids très important dans le développement de leur commune. Les maires avaient tout le pouvoir de décision. Aujourd’hui, nous ne sommes que des présidents d’Assemblée populaire communale. Nous n’avons même pas le droit d’octroyer un simple kiosque. Ceci pour vous dire que nos prérogatives ont été réduites. Nous devons nous référer à chaque fois à la décision du wali délégué alors que celui-ci ne réside pas dans la commune et ignore quasiment les problèmes auxquels font face les citoyens. Aussi, aucune action ne peut être concrétisée sans l’aval du contrôleur financier (CF). A titre d’exemple, nous avons pris l’initiative d’acheter des téléphones portables aux lauréats du baccalauréat. Le CF s’est opposé car dans sa nomenclature, il est juste inscrit l’achat de tablettes. C’est inconcevable d’offrir des tablettes à des adultes. C’est pour ces raisons et bien d’autres que j’ai décidé de ne pas me présenter pour un second mandat. Etre dans cette incapacité de répondre aux aspirations des citoyens m’a vraiment frustré. Du coup, je préfère m’abstenir. Que tout le monde doit savoir qu’un salaire d’un P/APC est inférieur à celui d’un chef de service d’une daïra qui touche 120.000 DA. En toute transparence, mon salaire est de 76.000 DA.
Avez-vous regretté d’avoir été président d’APC et quel est votre conseil à votre successeur ?
Nullement. C’est une expérience qui a enrichi mon parcours professionnel et politique. J’ai fait tout mon possible pour améliorer la situation dans cette commune. C’est loin d’être une sinécure surtout lorsqu’il s’agit d’une commune pauvre qui n’a pas de grands revenus. Nous avons pu, tant bien que mal, réaliser des progrès. J’espère, toutefois, que les prochains élus ne seront pas confrontés aux mêmes problèmes. Lesquels devront être pris en compte dans le cadre de la révision du code communal. L’élu doit être crédible vis-à-vis des citoyens et de sa tutelle. Il doit s’imposer et faire preuve de responsabilité. A titre indicatif, pour l’attribution de logements sociaux, il y a une commission de la daïra, présidée par le wali délégué, qui siège pour traiter les dossiers des citoyens. Le P/APC n’a qu’une seule voix. Et pourtant, c’est lui qui connaît la situation des souscripteurs et c’est lui qui affronte les gens au quotidien. Dernièrement, suite aux intempéries, il y a eu des inondations au niveau d’Oued Chayeh. Je me suis déplacé à 23 h pour m’enquérir de la situation qui était en effet catastrophique. Les habitants étaient très en colère. Ils m’ont reproché de ne pas avoir été relogés alors que je ne leur ai rien promis. Encore une fois, je n’ai pas un pouvoir de décision mais de proposition. C’est la raison pour laquelle, je dis aux candidats à ces élections de ne pas promettre des choses que vous ne pourrez pas concrétiser une fois en poste. Pour ceux qui nous ont élus, nous ne sommes que des menteurs. Mais la réalité est tout autre. Autre exemple, pour faire passer un marché, en principe une fois le dossier validé par la plénière composée de 23 élus, la décision doit être irréversible. Or que dans la loi actuelle, le dossier passe par la plénière et ensuite par la commission des marchés. Si celle-ci fait des réserves, le dossier est rejeté et renvoyé une autre fois à la plénière. Pour une erreur de frappe, le dossier peut être rejeté et examiné de nouveau. Toute la procédure sera refaite. C’est du temps perdu. C’est la cause du blocage de plusieurs marchés et par conséquent du développement de la commune. C’est inconcevable et c’est injuste. Le processus doit être inversé. La plénière doit être souveraine. Il faut revoir beaucoup de choses. Les élus à l’APN doivent tenir compte de ces détails, car il s’agit du développement des communes et par ricochet celui du pays. Il est impératif que le législateur aille sur le terrain et constater de visu.
Quels sont les projets réalisés pendant votre mandat ?
Il y a eu beaucoup de chantiers pris en charge dans le cadre de l’assainissement, l’AEP, le revêtement des routes… Avant, durant la période hivernale, la commune souffrait des inondations. Ce problème a été réglé grâce aux travaux effectués. Reste les deux points à Oued Ouchayeh et à La Glacière qui déborde encore. Ceci nous dépasse. C’est un projet géré par la wilaya attribué à l’entreprise Amnehid pour la construction des daleaux. Les espaces que nous avons récupérés suite aux opérations de relogement, dans le cadre de l’opération d’éradication des bidonvilles ont été reconvertis en air de jeux et espace vert, comme c’est le cas à la cité des Palmiers et à Boumerza et à El Quaria. Il faut savoir qu’avec l’aide de la wilaya, nous avons éradiqué 7 sites de bidonville. Nous avons réalisé plus de 20 terrains de sport de proximité et un stade communal. A cela s’ajoute la réalisation de deux bibliothèques, une à Djenan El Mebrouk et la seconde à la cité Bachdjarah. L’ex-siège de l’APC a été transformé en maison de jeunes sophistiquée et moderne. Celle-ci est en phase d’achèvement. Il reste juste le muret de clôture. Durant mon mandat, j’ai poursuivi également la réalisation d’un centre commercial de 500 commerces dont les travaux ont été lancés avant 2018 et vendus sur plan. Il reste juste à placer les ascenseurs et les compteurs. Son ouverture devrait se faire dans moins de deux mois. Il faut savoir que la commune manque d’assiette foncière.
Est-ce que la commune a bénéficié de logements sociaux ?
Nous avons un lot de 210 logements LPA qui va être livré prochainement. C’est très peu par rapport aux demandes qui dépassent les 5.000 dossiers retenus.
Entretien réalisé par W. Ould Hamouda
Infrastructures : Pourquoi pas une médiathèque ?
Pour une population estimée à plus de 90.000 âmes, la commune de Bachdjarah n’a que deux bibliothèques communales dont une est située à Djenan El Mebrouk, baptisée Mohamed Benkahla, et une autre au niveau de Bachdjarah 1. Elle se trouve à côté du commissariat de police et elle porte le nom d’un ex-P/APC, victime du terrorisme en 1994, Rabir Allaouchiche en l’occurrence. Rencontrée, la directrice par intérim, Karima Bouchel, a fait savoir que cette bibliothèque comporte deux salles d’une capacité d’accueil de 500 places. Son vœu, voir cette bibliothèque plus moderne et dotée plus de chaises et de moyens informatiques afin de «la transformer en vraie médiathèque pour que les étudiants puissent en bénéficier dans leurs travaux de recherche».
Transports : Le métro, un grand atout
Un des atouts de cette commune est le métro. La commune est dotée de deux stations de métro. Venant d’Alger, le premier arrêt est à Bachdjarah Tennis où il y a quatre sorties. La seconde halte est à Bachdjarah 1, laquelle donne la possibilité de sortir du côté de la cité dite Kalitousse et la seconde à Bachdjarah. Le métro est venu consolider les moyens de transport existants.
La commune en chiffres
Population 90.00 âmes
Superficie : 33.000 ha
Budget : 50 milliards de centime dont 7% revenu local