Yémen : Combats meurtriers malgré les efforts de paix
La violence s’accentue au Yémen malgré les efforts de l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg pour mettre fin au conflit qui dure depuis 2014. Après les espoirs d’apaisement dans ce pays, suscités par le récent rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, les combats ont de nouveau éclaté.
Dix soldats ont été tués dans de nouveaux combats avec les éléments du mouvement armé des Houthis dans le nord du pays, ont indiqué, ce mercredi, des sources militaires citées par des médias. «Les Houthis ont lancé une attaque sur les collines surplombant le district de Harib, au sud de Marib, et ont avancé sur ce front, provoquant le déplacement de dizaines de familles», a déclaré l’une des sources. «Au moins 10 soldats ont été tués, ainsi qu’un nombre indéterminé» de Houthis, a ajouté la source dans ses propos confirmés par un deuxième officier militaire. Les combats interviennent un mois après la mort d’au moins quatre soldats dans le même secteur. Ils surviennent aussi au lendemain de l’annonce par l’ONU d’un accord conclu en Suisse entre le gouvernement et les Houthis sur un échange de plus de 880 prisonniers détenus dans les prisons des Houthis, parmi lesquels des ressortissants saoudiens et soudanais, contre 706 rebelles, a déclaré lundi dernier le chef de la délégation des Houthis en Suisse, Abdul Qader al-Murtada, à la chaîne des rebelles, Al-Masirah.
D’après la même source, l’échange aura lieu dans trois semaines. Selon le gouvernement yéménite, l’ancien ministre yéménite de la Défense, Mahmoud al-Subaihi, quatre journalistes et 19 membres de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite figurent sur la liste des détenus qui devrait être libérés.
L’échange de prisonniers est une bonne nouvelle pour des centaines de familles yéménites, mais «beaucoup reste à faire» pour mettre fin au conflit au Yémen, avait alors prévenu Grundberg. Mais la dynamique régionale actuelle et les «efforts diplomatiques sérieux entrepris à différents niveaux» pourraient aider à avancer dans cette direction, avait-il ajouté. La réunion entre les représentants du gouvernement et des rebelles Houthis, qui avaient débuté à Berne le 11 mars, est la septième visant à mettre en œuvre un accord sur les échanges de prisonniers conclu à Stockholm fin 2018.
Les parties avaient convenu à l’époque «de libérer tous les prisonniers, détenus, personnes disparues, personnes détenues arbitrairement et victimes de disparition forcée, et ceux assignés à résidence», dans le cadre du conflit qui a fait, selon l’ONU, des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et plongé les deux tiers de la population dans le besoin d’aide, avec une situation proche d’une famine à grande échelle.
Les réunions qui ont eu lieu dans le passé, sous la médiation de l’ONU, ont notamment abouti, en 2020, à la libération de plus de 1.050 détenus. Un cessez-le-feu négocié également par l’ONU, entré en vigueur en avril 2022, a considérablement réduit les hostilités. Il a expiré en octobre, les belligérants n’étant pas parvenus à un accord permettant de le reconduire, mais les combats restaient relativement rares.