Entretien avec Mohamed Allaoua : «Nous avons besoin de musique durant toute l’année»

 Rencontré à l’issue de son  premier spectacle à la salle des congrès «Event Les trois C» de Timizart Loghbar près de  Tizi-Ouzou, Mohamed Allaoua a été égal à lui-même devant un  millier de fans qui ont  passé le plus clair de la soirée  à  chanter et  à danser. Comme chaque fois, Allaoua amis le  feu à la salle dans une parfaite organisation. Pour le propriétaire des lieux  Said Zouaoui, «ce spectacle  a été un excellent test pour les futurs  concerts que nous comptons organiser. Maîtriser une foule aussi importante était un défi que nous avons, mes frères et moi, su relever». Lors de notre rencontre, Allaoua a évoqué sa tournée, ses futurs spectacles et sur bien des choses.

Un  bilan  de votre tournée durant ce Ramadhan…

Je dirai qu’il est très positif. Toutes les sorties furent  réussies. Après les deux concerts à salle polyvalente  de l’hôtel Atlantis d’Akbou et la Coupole du stade du 5-Juillet d’Alger, me voilà à Tizi-Ouzou pour deux soirées (5 et 6 avril) au niveau du centre des congrès 3 C  en attendant  le retour, le  7 avril, à la salle Atlantis d’Akbou pour clôturer  en apothéose la tournée. Il  faut aussi reconnaître  que le concert  à   la Coupole a été pour  le plus stressant  de tous depuis que je suis en haut de l’affiche comme le chantait Aznavour.

Comment est-ce possible  pour une vedette de votre trempe ?  

Comme c’est la première fois que je foule  cette scène, j’avais eu beaucoup d’appréhension surtout que la  préparation m’a pris beaucoup de temps. J’avais peur de  passer à côté dans cette salle mythique. Heureusement que le public avait répondu présent et avec ferveur en étant, à fond, derrière moi. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont travaillé pour sa réussite notamment mon ami Yahia Hadjou et Nabil Siroco.

Vous êtes en haut de l’affiche depuis un moment. Quel est le secret de la longévité de ce succès ?

Comme pour tout ce que l’on fait dans la vie, seul le travail et le sérieux paient.  Je  mets toutes mes forces dans mon travail  tant  dans l’écriture, la composition que sur  scène. Je ne triche jamais. J’ai toujours fait  de mes fans une priorité. Ils comptent beaucoup à mes yeux pour que je puisse les négliger.  Et ils me le rendent bien qu’ils en soient remerciés.

Aujourd’hui, toutes les salles font le plein au point où certaines sont même trop exiguës pour certains artistes. Est-ce le manque de distraction ou la bonne santé de  la chanson kabyle qui  explique  cet engouement ?

C’est en fait les deux. Le citoyen est sevré tout au long de l’année de ce genre de manifestations. Il  profite de ce programme riche et alléchant qui lui est proposé, hélas seulement  durant ce mois sacré, pour sortir. C’est justement toute la problématique de la programmation dans notre  pays qui, en dehors de ce mois, est un désert  pour le public et la dèche pour les artistes. C’est aussi un signe de bonne santé de la chanson kabyle  avec tous ces artistes qui ne ménagent aucun effort pour offrir un bon produit et beau spectacle au public. Il y a beaucoup de jeunes talents qui arrivent et assurent la relève. L’autre élément révélateur est le travail formidable des maisons de la culture et des associations qui investissent dans  les arts avec tous ces ateliers et concours organisés. Cela augure un bel avenir pour la chanson kabyle.

Allaoua rime avec l’été puisque c’est durant la saison estivale qu’il met dans les bacs un nouveau produit. En serait-il de même cette année ?

Pour l’heure,  rien n’est  prévu. Mais rien ne dit que je serai absent. Je dois avouer que pour l’heure, ma muse et mon inspiration ne sont pas encore au rendez-vous. Je n’aime pas le travail bâclé.

Une tournée en perspective ?

Oui, l’agenda est bien chargé  avec des concerts en France, au Canada et aux USA mais pas ici en Algérie. C’est comme nous je vous l’ai dit, après le Ramadhan, c’est le désert. Une situation incompréhensible au passage car en dehors de certains festivals qui se comptent sur les doigts d’une main, on ne propose rien aux artistes.

 Entretien réalisé par Rachid Hammoutène   

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