Guide touristique : Un rôle d’ambassadeur

Le guide touristique est une profession à encourager. Elle contribue au développement du secteur du tourisme.

Ses missions sont très variées et indispensables en matière d’accompagnement des groupes de touristes locaux ou étrangers dans les différents sites culturels, naturels et historiques, en leur fournissant des renseignements exacts sur lieux et monuments visités. Il a également le rôle de guider les touristes dans des circuits tracés au préalable. Toutefois, en Algérie, il n’existe pas d’école ou centre spécialisé en matière de formation destinée  au profit de personnes qui voudraient évoluer dans ce segment, pourtant essentiel dans le développement du secteur du tourisme en Algérie.

Sur le site du ministère de la Culture et des Arts, il existe une réglementation qui régit cette activité. «L’exercice de l’activité de guide de tourisme est régi par le décret exécutif n° 06-224 du 25 joumada el oula 1427 correspondant au 21 juin 2006 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de guide de tourisme», lit-on sur le site officiel. Interrogée à ce sujet, Mme Radia Soulane Boutouil, guide touristique, spécialiste de La Casbah d’Alger, présente le métier de guide touristique comme un élément important dans la diffusion de notre culture et de notre histoire.

«Le guide de tourisme est toute personne physique qui accompagne des touristes, contre une rémunération, à l’occasion de circuits touristiques, voyages organisés, dans les musées, les monuments historiques, parcs culturels et naturels et sites touristiques», indique-t-elle.

Concernant les modalités d’exercice de cette profession, notre interlocutrice déplore l’absence de règlement et de statut particulier qui régit cette profession ainsi que le manque de formation spécifique. «Depuis plus de 20 ans d’exercice de cette profession, j’ai vu des guides amateurs qui ne présentent ces sites visités qu’au moment où des touristes nationaux ou étrangers expriment leurs doléances et leur envie de savoir et leur curiosité sur l’histoire d’un tel site historique ou monument. De fait, il est impératif de réglementer ce métier», ajoute-t-elle.

Pour ce faire, elle revient sur l’urgence de limiter l’accès à des professionnels. «Il ne suffit pas d’être de la région ou de bien connaître le site. De pseudos guides s’autoproclament connaisseurs des lieux et font du tort aux professionnels du tourisme, donnant ainsi une fausse image de notre pays et de son histoire», précise-t-elle.

Said Boukhelifa, expert international, abonde dans le même sens. «L’informel s’est immiscé dans tous les secteurs économiques et le tourisme n’est pas en reste. Des jeunes s’improvisent guides touristiques alors qu’ils ne possèdent aucune formation de base. Nous n’avons pas les chiffres exacts relatifs à leur nombre, mais j’estime qu’ils représentent 90%», explique-t-il.

L’absence de formation, un préjudice au secteur du tourisme

 A ce titre, Mme Boutouil insiste sur l’importance d’une formation dans ce métier. «Un guide bien formé a la capacité de valoriser notre patrimoine et vendre la destination Algérie à des touristes étrangers qui, une fois chez eux, inciteront leur entourage et amis à visiter notre pays. Par contre, un guide improvisé et opportuniste porte atteinte non seulement au site, à la ville, mais aussi à l’image de marque du pays. Aujourd’hui, le niveau intellectuel des touristes étrangers qui viennent visiter notre pays est très élevé et  ils sont exigeants. Ils viennent chez nous pour découvrir nos paysages, s’informer sur notre culture et histoire, goûter nos plats   culinaires, s’enfoncer dans nos coutumes, s’imprégner de nos us et traditions et apprécier le  mode de vie d’une région et du pays. C’est là que le rôle du guide intervient en répondant aux attentes de ces invités en les abreuvant  d’informations exactes et complètes», explique-t-elle.

Actuellement, des touristes de diverses nationalités, notamment américaine, australienne, canadienne, britannique, avides de connaître notre pays, débarquent quotidiennement dans nos aéroports et ports. «Ces gens parlent anglais dans leur majorité. A cet effet, il est exigé du guide touristique de maîtriser plusieurs langues, notamment l’anglais en plus de l’arabe et du français.

Mais des guides non formés prennent souvent en charge des touristes avec lesquels ils ne peuvent même pas échanger quelques phrases correctement. C’est juste une aberration», déplore-t-elle. Pour remédier à cette situation, des sessions de formation sont dispensées pour des diplômés universitaires en quête d’emploi et à des jeunes guides qui voudraient améliorer leur niveau. «L’agence de voyages Zyriad organisera, à la mi-mai, une formation relative aux missions importantes et quotidiennes d’un guide, avant, pendant et après le voyage, en plus du circuit touristique. Cette session fournira aux intéressés la manière d’enrichir perpétuellement leurs connaissances historiques, culturelles, géographiques ainsi que les règles de base de conduite à tenir devant les différentes délégations et groupes de touristes qui viennent visiter notre pays », fait-elle savoir.

Karima Dehiles

Bouton retour en haut de la page