Commentaire : Qui ne dit mot consent 

L’Algérie n’a jamais, de mémoire de diplomates, dérogé à ses principes et ses convictions dès lors qu’il s’agit de défendre une cause juste. Et elle n’est pas, au demeurant, disposée à le faire. Preuve en a été donnée, une nouvelle fois, à Banjul, à l’occasion des travaux du 15e sommet de l’Organisation de coopération islamique (OCI).

L’allocution du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, est venue rappeler ses positions et dénoncer par là même ces dysfonctionnements dans les relations internationales qui sautent aux yeux, que d’aucuns tentent d’occulter ou, pis encore, de justifier. «Qui ne dit mot consent», dit le dicton. Or, cela ne correspond pas au style de la maison Algérie. Notre pays se refuse de devenir, par son silence souhaité par certaines capitales, complice de ce qui advient de ce monde en raison de l’incapacité de ses puissants à faire respecter le Droit.

La Palestine illustre au mieux ce constat de la dérive mondiale. «Ce qui se passe en Palestine occupée ne marque pas seulement la disparition du droit international ou l’effondrement de l’ordre mondial basé sur des règles communes. C’est un coup porté à la légitimité même du droit international et des droits de l’homme en tant que concepts et doctrine», a affirmé le président Tebboune. Et c’est à juste raison qu’il s’est interrogé, en soulignant la duplicité dont font preuve ceux qui se prévalent de ces valeurs foulées au pied par un occupant qui se met au-dessus du droit international et du droit humanitaire.

«Que reste-t-il des droits de l’homme quand nous voyons, en Palestine, un occupant renier toutes les valeurs humaines et déshumaniser et priver tout un peuple de son droit à l’existence». A Ghaza, depuis plus de six mois, par le fait d’un occupant qui se prévaut d’impunité, quelles que soient les horreurs et les exactions qu’il peut commettre ou qu’il est amené à commettre, le monde assiste à des crimes qui ont «dépassé toutes les limites imaginables de la décence», avait souligné le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies. Le nombre d’enfants tués dépasse le nombre total d’enfants morts dans le cadre de tous les conflits mondiaux des quatre dernières années. Ce ne sont pas là des accusations infondées. Les faits dénoncés sont documentés. Et malgré tout, ils laissent de marbre ceux qui ont le pouvoir de mettre un terme au génocide et d’imposer un cessez-le-feu.

«Notre organisation se trouve aujourd’hui à un moment charnière où elle doit assumer sa responsabilité devant l’histoire, relever les défis découlant de la conjoncture critique que traverse notre nation et prendre des positions et des décisions qui reflètent véritablement les aspirations et les espoirs de nos peuples musulmans», a indiqué le président Tebboune. Pour ce qui est de l’Algérie, l’histoire retiendra qu’elle n’a pas failli et n’a pas trahi.

Nadia Kerraz

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