Coopération algéro-turque : Un nouveau forum d’investissement pour aller de l’avant

Le Forum des affaires et de l’investissement algéro-turc, créé il y a six mois, se veut un espace économique visant à propulser la coopération bilatérale en s’adossant sur les grands axes tracés par le gouvernement.

Selon son président, Mohamed Ibrir, qui est intervenu, ce mercredi, devant la commission des affaires économiques, de développement, de l’industrie, du commerce et de planification de l’Assemblée populaire nationale, le Forum met le cap sur les secteurs stratégiques, tels que l’agriculture, les énergies renouvelables, la manufacture et la santé. Créé en Turquie par des hommes d’affaires algériens, il a pour objectif, précise-t-il, de contribuer à la relance économique par le transfert de l’expérience turque en Algérie. Et cela, poursuit-il, au travers de la fédération des hommes d’affaires algériens établis en Turquie et ailleurs.

Aussi le forum leur offrira offrant un accompagnement dans leurs projets d’investissement. Dans ce cadre, il est question de réseauter les relations économiques entre les différentes instances et entités économiques des deux pays, ajoute-t-il. Selon ses précisions, le Forum a pris attache avec 25 instances turques publiques et privées et conclu des mémorandums d’entente et des accords avec 12 organisations d’entre de ce pays. «Le Forum vise également à convaincre les hommes d’affaires turcs afin de venir investir ici d’autant plus qu’ils voient en l’Algérie une porte vers l’Afrique», précise Ibrir. Autre objectif : promouvoir le produit algérien.

«Actuellement la Turquie connaît de grands chantiers et un manque flagrant de ciment suite au séisme de 2023. Cela constitue pour nous une opportunité de faire la promotion du ciment algérien qui est d’excellente qualité», cite-t-il à titre d’exemple. Toutefois, le responsable a estimé qu’il reste beaucoup à faire sur les mentalités des opérateurs économiques nationaux à même d’être plus ouverts sur les marchés étrangers.

Une plateforme numérique pour faciliter les procédures d’investissement

«Il nous appartient de leur inculquer cet esprit afin d’améliorer encore le produit national et de pouvoir le placer sur les marchés étrangers», soutient-il. Pour ce faire, le Forum a mis en place une plateforme numérique qui facilite les procédures d’investissement de part et d’autres des frontières pour les hommes d’affaires turcs et algériens. Ibrir met l’accent sur le guide de l’investissement et l’importance de la vulgarisation du cadre juridique régissant cette opération en Algérie et des mesures incitatives offertes par l’Etat.

Concernant les secteurs prioritaires, le Forum essaie de s’aligner sur la politique du gouvernement en mettant le cap sur l’agriculture, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, la manufacture, la santé,  le tourisme ainsi que la valorisation des déchets. «Nous détenons toute une banque de données sur les opportunités d’investissement et l’expérience turque et nous œuvrerons à la mettre à la disposition des instances algériennes pour en tirer profit», dit-il. L’intervenant a rappelé que le marché algérien offre plusieurs opportunités aux investisseurs turcs, notamment pour les prix compétitifs de ses services.

Un séminaire «de haut niveau» en novembre prochain

Par ailleurs, le Forum prévoit l’organisation d’un séminaire «de haut niveau» en novembre prochain, en vue de booster sa visibilité et d’atteindre les objectifs escomptés à travers sa création. Pour sa part, le président de la commission des affaires économiques de l’APN, Toufik Guerache, met l’accent sur les mesures de réforme entreprises afin d’améliorer le climat des affaires en Algérie. Il cite, à ce titre, la loi sur l’investissement et ses textes d’application qui visent à consacrer la liberté de l’investissement et assurent la stabilité juridique en la matière. Il fait remarquer, dans la foulée, que les relations de coopération bilatérale connaissent, ces dernières années, un essor considérable.

«L’Algérie est le deuxième plus important partenaire de la Turquie en Afrique avec un volume d’échanges commerciaux estimé à 10 milliards de dollars à moyen terme. Elle tend à mettre en place un modèle économique diversifié en intensifiant ses échanges avec, entre autres partenaires, la Turquie», indique-t-il.  Guerache aspire à ce que le Forum algéro-turc contribue à cet élan économique à côté des 1.550 entreprises turques activant en Algérie, dont le volume de l’investissement est de l’ordre de 6 milliards de dollars.

A. Mehdid

Bouton retour en haut de la page