Fondation 8 mai 1945 : Des historiens rendent hommage à Bachir Boumaza

Un vibrant hommage a été rendu, ce mercredi, au défunt moudjahid Bachir Boumaza, fondateur de la l’Association 8 Mai 1945 et ex-président du Conseil de la nation.

Des historiens ont témoigné des efforts de la fondation pour faire connaitre l’épisode douloureux de la période coloniale que sont les massacres du 8 mais 1945. Ainsi Mohammed El Korso et Amar Belkhodja ont évoqué leur première rencontre avec celui qui a été militant du PPA-MTLD. El Korso a commencé par rappeler comment il avait rencontré Bachir Boumaza grâce à la «Fondation du 8 Mai 1945», constituée le 8 mai 1990 à Kherrata. Il a raconté que lorsqu’il a été invité dans cette ville pour assister à une conférence en tant que professeur à l’Université d’Oran, il a fait la connaissance de Bachir Boumaza.

«A l’époque, nous avions peu de connaissances sur ce que signifiait vraiment la mémoire et le devoir de mémoire à l’université. C’était une période où l’histoire était principalement discutée dans des cercles académiques restreints. Cependant, au fil du temps, nous avons observé un changement significatif dans la façon dont ces sujets étaient abordés. Sur les bancs universitaires et au travers des livres d’histoire les débats sur les crimes contre l’humanité et la nécessité d’une reconnaissance de la France de ses crimes ont Algérie ont commencé », s’est rappelé El Korso, lors d’une conférence organisée par l’association Machaâl Echahid et le quotidien El Moudjahid.

L’historien  a expliqué que La Fondation du 8 Mai 1945 a joué un rôle crucial dans cette évolution, contribuant à élargir la portée de la culture historique. Cela a permis, selon lui, à établir un dialogue plus ouvert entre les historiens et d’autres acteurs, tels que les témoins des événements historiques, facilitant ainsi la collecte de témoignages « qui constituent aujourd’hui la mémoire collective ». Il a ajouté enfin que Bachir Boumazaa eu un impact positif majeur sur la compréhension de l’histoire en y ajoutant une dimension humanitaire, ce qui a enrichi la perspective des universitaires et des historiens.

« L’Algérie a enregistré un saut qualitatif en matière de traitement de l’histoire, en ce sens que plusieurs haltes historiques à l’image des massacres du 8 mai 1945, avaient pris une nouvelle dimension académique et médiatique, à travers l’organisation de nombreuses conférences et rencontres ». Et d’ajouter que des associations s’intéressent de plus en plus à ces évènements, en œuvrant à faire sortir l’apprentissage de l’histoire du cadre des écoles et des universités vers celui de l’environnement social et médiatique. Le traitement des évènements historiques est passé de « la simple lecture chronologique aux lectures politique et juridique. Ces massacres sont désormais plus qu’une halte importante dans l’histoire de l’Algérie car liés aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a-t-il expliqué.

De son côté, l’historien Amar Belkhodja a évoqué « les circonstances ayant précédé ces massacres, ainsi que le recours de la France à toutes formes de torture, pour venir à bout de l’Algérie et comment les massacres du 8 mai 45 ont balisé la voie au déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 ». Il s’est rappelé, à cette occasion, « les qualités et la lutte de feu Bachir Boumaza, abordant sa relation avec le regretté Mohamed Boudia et avec la résistance palestinienne et comment ils lui ont apporté leur soutien ».

Cette conférence, qui s’est déroulée en présence de personnalités nationales, d’enseignants et de moudjahidine, a été ponctuée par des témoignages de personnalités proches du défunt Bachir Boumaza, à l’instar du journaliste retraité Ammar Bakhouche qui a été le conseiller en communication auprès du regretté lorsqu’il était président du Conseil de la nation et le moudjahid Mohamed Ghafir dit  » Moh Clichy » qui a passé avec lui 3 mois en prison, et étaient restés en contact après l’indépendance.

Rostom Belgacem/APS

 

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