Industrie de l’aluminium : L’Algérie veut développer un projet de fabrication locale

Alors que le pays cherche à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures, le gouvernement semble déterminé à développer une industrie nationale de l’aluminium. Dans une annonce faite jeudi, à Alger, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, a révélé qu’une étude est en cours pour un projet ambitieux visant à produire de l’aluminium localement.

Selon Aoun, l’idée est de former un partenariat entre la société Holding publique Imetal et un producteur africain de bauxite, la matière première clé pour la fabrication d’aluminium. Cette alliance stratégique devrait permettre l’établissement d’une véritable industrie algérienne de l’aluminium, réduisant ainsi la dépendance du pays aux importations de ce métal essentiel. «Pour développer la transformation locale des matières premières, il y aura un partenariat entre Imetal, des opérateurs privés et un producteur de bauxite africain, afin de mettre en place une industrie de l’aluminium », a déclaré le ministre devant les membres du Conseil de la Nation.

L’Algérie vise l’autonomie en production d’aluminium

L’Algérie, qui ne dispose pas de gisements de bauxite, vise clairement l’autonomie dans ce secteur stratégique. En s’associant à un fournisseur africain de la précieuse matière première, le pays pourra non seulement satisfaire ses besoins intérieurs en aluminium, mais aussi réduire substantiellement sa facture d’importation. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie industrielle plus large visant à promouvoir les grandes industries manufacturières, à l’instar de la sidérurgie. D’ailleurs, le ministre s’est félicité des progrès réalisés dans ce secteur, qui a réussi à exporter pour près d’un milliard de dollars.

Aoun a également souligné que son ministère travaille à soutenir tous les opérateurs économiques actifs dans les industries sidérurgiques et minières. Il a rappelé à ce propos qu’en ce qui concerne le complexe sidérurgique d’El Hadjar, un programme de développement est en cours d’élaboration pour permettre à ce fleuron de l’industrie algérienne des années 1970 de retrouver sa grandeur et ces capacités d’antan. « Les pouvoirs publics œuvrent à accompagner Sider El Hadjar pour une conversion technologique pour passer de l’utilisation du charbon à l’utilisation du gaz », a-t-il précisé. Il s’agit en fait l’installation d’une unité de réduction directe (DRP) et de deux nouvelles aciéries électriques, assortie d’une mise à niveau technologique et une réhabilitation de la filière des produits plats.

Un plan de développement pour produire localement

Nécessitant une enveloppe de 2,5 milliards de dollars, ce plan de développement permettra de produire, fin 2028, un volume de 2,5 millions de tonnes/an. Le ministre n’a pas manqué de rappeler, par ailleurs, deux autres grand projet en cours de réalisation, à savoir celui de Gara Djebilet, à Tindouf, visant le traitement du minerai de fer et la fabrication de divers produits sidérurgique, ainsi que celui de Oued Amizour, à Béjaia pour l’extraction du zinc et du plomb. « La première pierre a été posée, récemment, pour l’exploitation du projet de mine de zinc et de plomb de Tala-Hamza de Oued Amizour (Béjaïa), qui contient des réserves exploitables estimées à 34 millions de tonnes pour 20 ans, ce qui est à même de développer cette filière », a-t-il rappelé.

Le ministre a estimé que le secteur sidérurgique algérien a opéré un virage décisif ces dernières années, passant du statut de pays importateur à celui d’exportateur. Cependant, certaines lacunes subsistent, notamment en ce qui concerne les plaques métalliques indispensables à l’industrie automobile. Une avancée majeure est toutefois en vue pour combler ce manque. Aoun a en effet annoncé qu’avant la fin de l’année, le complexe sidérurgique d’Oran sera en mesure de produire ces précieuses plaques métalliques. Une étape clé qui permettra à l’Algérie de parfaire son autonomie dans ce secteur stratégique et de répondre pleinement aux besoins de son industrie manufacturière naissante.

Lyes Mechti

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