Ghardaïa : Mustapha Ramdane, homme de lettre et réformateur apprécié dans la vallée du M’zab

Le défunt Mustapha Ramdane, ancien responsable à Ghardaïa de l’Association des Oulémas algériens, qui a été, à la fois, une éminente personnalité de lettres et un réformateur social pétri de qualités morales faisant sa notoriété dans la vallée du M’zab, a voué sa vie à la propagation des nobles valeurs de tolérance et de coexistence parmi les siens, témoignent ses proches. 
Né le 2 mars 1947 à Ghardaïa dans une société connue par son respect de la science et de la morale, le défunt, fils de Brahim, Moudjahid de la glorieuse Guerre de libération nationale, a appris ses premières lettres et le saint Coran dans sa ville natale pour poursuivre son cursus scolaire au palier moyen dans la commune de Guerrara (nord de Ghardaïa), et rejoindre ensuite l’un des lycées de la ville de Constantine, avant d’accéder à l’Ecole supérieure du commerce d’Alger.
Mustapha Ramdane, décédé le 25 mai 2018, a eu un parcours atypique dans sa vie. Il était un véritable touche à tout, de par le fait qu’il avait exercé plusieurs métiers et dans différents secteurs.
Il avait entamé sa vie professionnelle à l’entreprise nationale des hydrocarbures (Sonatrach) pour changer de cap et entamer une expérience dans l’enseignement moyen et secondaire au lycée « Ramdane Hamoud » de Ghardaïa, avant d’intégrer le secteur de la communication.
Dans le secteur de la presse, il a eu à exercer dans plusieurs médias, à savoir au quotidien arabophone « Echâab », puis premier correspondant de la BBC (British Broadcasting Corporation) en arabe depuis l’Algérie, durant les années 1970.
Il a contribué également par ses écrits dans des magazines éditées en Angleterre, a rappelé son frère Abdelmadjid Ramdane.
En plus du magazine « Le Moudjahid hebdomadaire », titre dans lequel il avait signé de nombreux articles, le défunt Ramdane est également connu par sa production radiophonique prolifique au sein de la Radio locale de
Ghardaïa.
Féru des lettres, il a également touché à plusieurs genres littéraires, faisant de lui une imminence en la matière dans la vallée du M’zab. C’était cette passion qui l’avait poussé à fonder sa propre maison d’édition, qui avait participé à publier les œuvres de nombreux illustres hommes de culture et de personnalités nationales.
Très marqué par le parcours de son défunt frère, Madjid Ramdane dépeint une personnalité « entièrement » vouée à la culture, « foncièrement » marquée par les valeurs humaines, en propageant la « bonne parole » à travers les
conférences et les prêches qu’il animaient au niveau de certaines mosquées de la wilaya.
Il avait assumé, de par sa stature et sa notoriété, avec réussite beaucoup de missions au sein de l’Association des Oulémas Algériens, section de la wilaya de Ghardaïa, en plus de sa tâche de président de la section locale de l’Union des écrivains algériens et membre de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW).
Ses proches évoquent un homme d’une vaste culture, fortement attaché aux valeurs humaines qui croyait fermement que « toute société jouit d’une conscience collective forgée par une histoire commune, des valeurs
partagées et tirées de la religion islamique et d’une l’identité nationale commune », s’inspirant ainsi de la sagesse de son père, Brahim Ramdane et des hommes de culte et de culture, à l’instar entre autres de Ramdane Hamoud, le poète de la révolution, Moufdi Zakaria, et du Cheikh Bachir El-Ibrahimi.
Très imprégné des valeurs culturelles et humaines que recèle le patrimoine civilisationnel arabe, amazighe et universel, le défunt Mustapha Ramdane, continue a être perçu comme une ressource littéraire inestimable
dans la vallée du M’zab et comme une partie intégrante du patrimoine de la région et de
 la littérature algérienne.
 La résidence de Mustapha Ramdane, une destination privilégiée des hommes de lettres
 Le défunt Mustapha Ramdane a fait de sa maison, sise à Ghardaïa, une destination ouverte à toute personnalité de science ou de culture, dont des écrivains, poètes et artistes, issus de différents horizons du pays. Sa
demeure est devenue, au fil du temps, un haut lieu de débat littéraire, culturel et cultuel, selon le témoignage de l’écrivain, Abdelmadjid Mabsout.
La majorité des œuvres littéraires du défunt véhiculent des enseignements arrachés de son expérience de la vie et prêchent les « bonnes » mœurs.
Ses idées réformatrices l’avaient conduit, sa vie durant, à promouvoir les valeurs de l’entraide sociale, la fraternité et la tolérance entre les enfants du même pays, a-t-il ajouté.
M. Mabsout a souligné, à ce titre, que le défunt homme de lettre avait légué un patrimoine littéraire de plus de 27 œuvres, dont des œuvres versées dans la religion, la civilisation, la culture, les questions politiques en relation avec siècle actuel, et d’autres relevant du domaine littéraire et anthropologique en relation avec la région de Ghardaïa.
Il a signé, en outre, une biographie sur la vie et les œuvres du défunt Moudjahid Brahim Ramdane, en plus d’une série de contes pour enfants et d’écrits sur des personnalités héroïques de la lutte du peuple algérien pour l’indépendance.
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