Sécurité et santé au travail : «L’Algérie accorde un grand intérêt à la protection des travailleurs», affirme Bentaleb

 Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a célébré, dimanche, en son siège la vingtième édition de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, en présence de membres du gouvernement et de représentants d’institutions locales et internationales.

Fayçal Bentaleb a réaffirmé à l’occasion, l’engagement de l’Algérie à consacrer le droit fondamental à un environnement de travail «sûr et sain». Chiffres et arguments à l’appui, il a révélé que durant l’année 2023, l’inspection du travail a effectué 241.625 visites de contrôle et d’inspection dans 38.725 lieux de travail, regroupant 4.595.823 travailleurs, et émis 38.725 PV d’infraction. Elle a mis en place également 764 commissions paritaires pour la protection sanitaire et ouvert 43 structures pour la même raison.

« Au premier trimestre de 2024, indique-t-il, l’Inspection a opéré 61.499 visites d’inspection et rédigé 11.234 PV d’infraction sur ces lieux de travail ». Quant à la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas), elle a effectué, en 2023, 5.235 visites au niveau de 4.147 entreprises et élaboré 23.356 recommandations dans le domaine de la protection contre les risques professionnels et durant le premier trimestre de 2024, elle a rédigé 4.788 recommandations à l’issue de 710 visites effectuées dans 550 entreprises.

De son côté, la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (CACOBATPH) a effectué 37.116 visites sur les chantiers, en émettant 74.441 recommandations au profit des institutions concernées. Concernant les mauvaises conditions climatiques dans les secteurs de la construction, des travaux publics et de l’irrigation, le ministre a déclaré que 1.714 ateliers ont cessé de travailler en raison des températures élevées et depuis 2016, 28.623 travailleurs ont été indemnisés.

Plus de 12000 visâtes médicales en 2024

Abordant la médecine du travail, Bentaleb a indiqué qu’en 2024, 12.990 visites médicales ont été enregistrées. « Le but étant de préserver la sûreté et la sécurité des travailleurs et l’image de notre pays ». Dans ce sillage, il a souligné le grand intérêt de l’Algérie pour la protection des droits des travailleurs sur le lieu de travail d’autant qu’elle a ratifié 60 conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), dont 9 qui consacrent les droits fondamentaux du travailleur. « Notre pays a œuvré à consacrer les valeurs fondamentales de l’OIT, notamment le droit au travail et à l’élévation du statut des travailleurs », a-t-il ajouté. De ce fait, il a jugé que l’heure est propice pour enseigner la culture de la prévention contre les maladies et les risques résultant du travail, car les rapports de l’OIT prouvent l’existence d’une relation étroite entre la santé et l’environnement professionnel. Le ministre a rappelé que le chef de l’Etat a souligné, à maintes reprises, la nécessité de mobiliser les énergies pour lutter contre les effets du changement climatique, notamment en lançant le plan national d’adaptation au climat.

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a affirmé, pour sa part, que la protection de la santé des travailleurs est une responsabilité à assumer et cela nécessite une action coordonnée à tous les niveaux. « Afin d’améliorer les conditions d’exercice de la médecine du travail, le ministère de la Santé, indique-t-il, a procédé à la création du Comité national de médecine du travail, en coopération avec le ministère du Travail ayant pour mission la mise à jour du système réglementaire actuel, le développement de la connaissance des risques et des dangers sur le lieu de travail et l’élaboration d’une cartographie des risques professionnels permettant de prendre des mesures de prévention prioritaires ».

Il s’agit d’élaborer une véritable stratégie nationale de santé et de sécurité au travail. De son côté, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, a souligné que le changement climatique ne se limite pas aux catastrophes naturelles et aux perturbations environnementales, mais s’étend à tous les aspects de la vie, y compris la sécurité et le bien-être au travail, citant l’exemple du stress thermique, le rayonnement ultraviolet et la pollution de l’air. « Ce qui engendre des maladies cardiovasculaires et tant d’autres dangers sanitaires », a-t-elle noté.

Une stratégie nationale de sécurité sanitaire en phase de préparation

Abondant dans le même sens, le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, Kamel Senhadji, a relevé que les recherches ont prouvé que notre santé est déterminée dans une large mesure par notre environnement. Et de rappeler  que les facteurs qui nous entourent peuvent être à l’origine de la majorité des maladies infectieuses et non transmissibles notamment les maladies cardiovasculaires, les cancers ou encore les problèmes respiratoires chroniques. Il a signalé que les grands axes de la Stratégie nationale de sécurité sanitaire 2025-2030 sont en phase de préparation par un comité multisectoriel.

En attendant, Senhadji a plaidé pour une approche préventive basée sur le principe de surveillance, de vigilance et d’activation immédiate des systèmes de gestion des risques professionnels. Pour lui, atteindre l’objectif de sûreté et de sécurité sanitaire de la communauté professionnelle constitue l’un des défis les plus importants. Il a appelé à unifier les efforts et répondre aux nouveaux besoins croissants résultant du changement climatique, ainsi que de la transformation dans les domaines économique, démographique et technologique.

Aya Malak

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