Commerce électronique : Nouveau canal pour écouler les produits contrefaits

Les produits contrefaits représentent plus de 80 % des marchandises de toutes natures. De plus en plus, la contrefaçon envahit tous les secteurs d’où l’urgence d’y mettre un terme en recourant à tous les moyens nécessaires et indispensables.

La généralisation de l’internet et l’utilisation des plateformes électroniques accentuent davantage la commercialisation des produits contrefaits. «Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment le e-commerce, ont contribué dans l’élan de ce commerce et même donner des ailes à la contrefaçon qui en profite pour s’élargir et trouver d’autres marchés. De fait, des plateformes électroniques dédiées au e-commerce pullulent sur Internet et les réseaux sociaux», estime le président du conseil d’administration de l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), Mohamed El-Hadi Hannachi.

 Il s’agit, selon lui, de renverser la vapeur en utilisant justement les nouvelles technologies pour éradiquer ce phénomène. «La lutte contre la contrefaçon nécessite l’implication de tous et à tous les niveaux. A cet effet, les services concernés devraient mettre à profit les technologies et débusquer les produits contrefaits qui se vendent sur le net», ajoute-t-il.

Interrogé sur le rôle de l’ARPCE dans la lutte contre la contrefaçon, il explique que ces produits sont vendus sur des plateformes de commerce électronique et l’ARPCE est chargée de la régulation des télécommunications. Concernant les moyens mis en place pour endiguer cette problématique, il fait remarquer que «c’est insuffisant.  Ce qui est fait présentement pour lutter contre la contrefaçon n’est pas efficace. Il est impératif d’impliquer plusieurs institutions et organismes et de mettre en place un dispositif global», prône Hannachi.

Pour sa part, Me Hassane Guerbas, avocat agréé auprès de la Cour suprême et du Conseil d’Etat, déplore les proportions alarmantes que prend la contrefaçon dans notre pays et ailleurs dans le monde. «L’Algérie occupe la 10e place des pays les plus touchés par ce fléau. Les produits cosmétiques, la téléphonie mobile, le matériel informatique et les médicaments sont les segments de l’industrie qui sont les plus touchés par ce fléau économique», soutient-il.

L’Algérie, a, certes, mis les moyens pour contrecarrer la contrefaçon, mais en vain», poursuit-il.  «Il est essentiel de mettre en premier lieu un cadre législatif renforcé. Les vides juridiques et l’absence de moyens humains et matériels pour l’application de la loi laissent le champ libre aux produits contrefaits qui mettent en danger les consommateurs et portent atteinte à l’économie nationale», relève-t-il.

Le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, de son côté, tire la sonnet d’alarme sur les risques que courent les consommateurs en utilisant des produits contrefaits dont certains composants sont dangereux pour leur santé et leur sécurité. Dans ce sillage, Zebdi affirme que les propriétaires de marques sont dans l’obligation d’effectuer descontrôles pour signaler les produits contrefaits et les retirer du marché. Nous avons l’exemple des détecteurs de monoxyde de carbone et des appareils de chauffage de certaines marques qui ont étéretirés par le ministère du Commerce. De fait, j’appelle les consommateurs à être vigilants et vérifierl’origine du produit, en particulier lorsque l’on achète sur le net», suggère-t-il.

Karima Dehiles

 

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