La chorale polyphonique «Ranim» : Un hymne à la vie

Lors de la clôture de l’hommage rendu à l’icône de la chanson algérienne d’expression amazighe, Idir, commémorant le 4e anniversaire de sa disparition, le public a été émerveillé par la prestation de la chorale polyphonique «Ranim» venue d’Alger.

Composée de 14 choristes, cet ensemble a exécuté avec une grande émotion des morceaux du défunt artiste, captivant les esprits par leur talent et leur âge avancé. En effet, la majorité des membres de cette troupe sont des retraitées, voire des grand-mères. Toutes étaient empreintes d’émotion et de bonheur en se produisant sur scène, comme le souligne Mme Katia, la toute nouvelle membre de la troupe. Dentiste à la retraite, elle raconte: «J’ai découvert cette troupe par hasard sur les réseaux sociaux et ai entendu la responsable de la troupe lors d’une émission sur la Chaîne III, ses paroles m’ont vraiment touchée.»

Dotée d’une solide formation musicale, ayant étudié la musique andalouse et joué dans un orchestre, Mme Katia a rapidement trouvé sa place au sein de la troupe. Cette dernière est coordonnée par Mme Malika Zobiri, une entrepreneure à la retraite. Initialement formé en début d’année 2022 par quatre amies partageant une passion pour le chant, le groupe a progressivement grandi pour compter 25 membres, provenant d’horizons divers.

La chorale «Ranim», dirigée par la talentueuse Wiam Benamar, a été intégrée dans ce projet. Cette dernière est à la fois pianiste, doctorante et chercheuse en musicologie à l’École normale supérieure de musique et enseignante à l’Institut supérieur des métiers des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (ISMAS) d’Alger. Créée en 2018 et baptisée du prénom de la fille de Wiam Benamar, la chorale incarne selon sa mère «la voix royale», mais également la richesse et la noblesse, des qualités qui se reflètent dans les expériences vécues par ses membres.

Interrogée sur la troupe polyphonique, Benamar nous a déclaré: «C’est un réel plaisir de travailler avec ces dames qui ont l’âge de ma mère. Elles sont volontaires à souhait et déterminées dans tout ce qu’elles font. Elles le font avec beaucoup de joie, de plaisir, d’entrain et sans tabous. C’est tout simplement du bonheur de les retrouver. Elles incarnent cet hymne à la vie». Propos étayés par Malika Zobiri «mes camarades  dégagent de la positivité  dans leur envie de vivre pleinement ce qu’elles font. Aussi, il n’y a pas d’âge pour l’art. Nous sommes toutes unanimes à dire ‘’je n’ai pas peur de vieillir’’ en faisant plaisir aux autres et surtout à le faire pour soi-même».

Malika  Zobiri, qui a tenu à remercier la direction de la maison de jeunes de Kouba «qui nous ouvre ses portes tous les lundis de 10 heures à midi pour se retrouver et répéter», nous a révélé que dans le répertoire de sa troupe polyphonique, on chante tous les grands classiques de la chanson algérienne dans toutes ses sonorités  (Kabyle, Chaoui, Targui, Algérois, Hawzi, Staïfi, etc.), de la chanson française, italienne,  anglaise et turque. «Mélomanes que nous sommes, nous touchons à tous les genres et styles musicaux locaux ou universels», a-t-elle précisé. Leur aura est sans cesse grandissante puisqu’elles sont désormais sollicitées un peu partout pour des représentations.

Rachid Hammoutène

                                                                                                                                          

 

Bouton retour en haut de la page