Le ministère de la Santé développe des solutions innovantes pour améliorer l’efficacité de la pharmacie hospitalière. Des plateformes numériques sont lancées et des logiciels de gestion du produit pharmaceutique sont installés. Des pharmaciens hospitaliers s’assurent aussi de la traçabilité du médicament pour qu’il arrive au bon moment, «sans gaspillage et sans interruption».
Interrogée à l’issue de la journée d’étude sous le thème «la gestion des produits pharmaceutiques au sein des établissements publics de santé» organisée, mardi dernier, à Alger, la directrice générale de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, Wahiba Hadjoudj, a estimé que la modernisation de cette branche de la pharmacie passera par la numérisation de ses activités. Elle a indiqué que des plateformes numériques sont mises en place et les premiers résultats positifs se font déjà sentir : «Nous gagnons beaucoup de temps et nous sommes très efficaces dans l’exploitation des données. Nous réalisons et nous exécutons les actions très rapidement et avec la plus grand efficacité opérationnelle», a-t-elle fait remarquer.
Evoquant le gaspillage, notre interlocutrice a affirmé que l’introduction d’outils de maîtrise de gestion, de modernisation de la PCH et le bon de commande électronique ont permis «de contrôler le stock de médicaments et de résoudre le problème des médicaments périmés dont les pertes en 2021 ont été estimées à 60 milliards de centimes et à 20 milliards de centimes en 2022», a-t-elle relevé. «Une plateforme de recueil de déclarations pour 2023 a été lancée et les résultats seront annoncées prochainement», a-t-elle annoncé.
Le ministère ne compte pas s’arrêter là. En effet, la responsable a fait savoir que deux projets de texte sont en préparation au niveau du ministère. Le premier est relatif à l’organisation, missions et fonctionnement d’un service de formation hospitalière au sein d’un hôpital. Le deuxième porte sur la gestion proprement dite des produits pharmaceutiques à l’intérieur d’un hôpital.
«Il faut trouver la capacité de pouvoir aller vers la maîtrise de la gestion des produits pharmaceutiques qui, in fine, garantira l’accès aux médicaments et aux soins du patient au sein de l’établissement public de santé», a-t-elle révélé. Parlant de la digitalisation qui, d’après elle, «a touché tous les hôpitaux», elle a fait observer que certains sont plus en avancede sorte qu’on que les retardataires rejoignent le plus rapidement possible le peloton de la modernisation».
Cheffe de service pharmacie centrale du CHU Bab El Oued, le Pr Hadjadj Aoul a estimé qu’il est important de moderniser la gestion du produit pharmaceutique par la généralisation de la numérisation. Et ce n’est pas sans raison, «celle-ci permettra d’avoir une visibilité sur l’état du stock et sur les dates de péremption, d’assurer la traçabilité au niveau de la pharmacie et des unités de soins et de mener des actions plus rapides et plus efficaces».
Pour sa part, Kazi Aoul Chakib, chef de la pharmacie centrale de l’EHU-Oran, a fait savoir que la Pharmacie centrale de l’EHU est dotée d’un logiciel de gestion depuis 2017. Il a expliqué que cette application offre une mobilité parfaite sur le terrain pour le suivi et la gestion des stocks en temps réel, la gestion et le suivi des péremptions, le calcul des coûts par service, la gestion comptable des réceptions. L’établissement se prépare à mettre sur pied un Enterprise resource planning (ERP), logiciel global de gestion administrative et financière de l’établissement. «Cet ERP enrichira la gestion du service de la pharmacie hospitalière par la gestion du stock de sécurité, interopérabilité entre structure de santé et surtout l’extension de la gestion numérique aux pharmacies périphériques situées au niveau des services», a-t-il conclu.
Amokrane H.