Membres de la communauté algérienne établie à l’étranger : Des parcours hors du commun

La réussite de femmes algériennes de lettres et de sciences dans des pays étrangers traduit leur courage et leur détermination. Evoluer dans une société qui n’est pas la leur et une culture qui ne correspond pas à celle où elles ont évolué ne les a pas empêchées d’occuper de hauts postes très convoités. Parmi ces figures scientifiques et intellectuelles, Assia Djebar reste une pionnière et un exemple pour chaque Algérienne.

Auteure et enseignante, elle est une figure incontournable de la littérature algérienne d’expression française. Après avoir occupé des postes importants en France et aux USA, elle est élue à l’Académie française, le 16 juin 2005, au fauteuil de Georges Vedel (5e fauteuil). Elle devient alors la première écrivaine originaire du Grand Maghreb à être élue à cette prestigieuse institution. Assia Djebar, de son vrai nom Fatma-Zohra Imalayene, est née le 30 juin 1936 à Cherchell (Tipasa) et s’est éteinte le 6 février 2015 à Paris. Son premier roman est La Soif, paru en 1957, suivi en 1958 par Les Impatients et d’autres encore. Élève brillante, elle est la première femme maghrébine à intégrer en 1955 l’École normale supérieure de Sèvres. Mais la jeune femme, voulant exprimer son soutien à la guerre de Libération, décida de ne pas passer ses examens comme d’autres étudiants algériens en réponse à l’appel du FLN. En 2015, le Grand Prix Assia Djebar du roman a été institué en hommage à la célèbre femme de lettres.

Sur ses traces, des femmes nées post-indépendance ont également brillé dans leur pays d’accueil. La professeure Yasmine Belkaïd est un bel exemple de ces Algériennes qui occupent des postes de responsabilité à l’étranger. La professeure a pris ses nouvelles fonctions en janvier 2024 en tant que directrice générale de l’Institut Pasteur à Paris. Née en 1968 à Alger, elle est une chercheuse connue et reconnue par ses pairs. Après le vote du conseil d’administration de l’Institut Pasteur, en mars 2023 à Paris, elle est élue à sa tête, devenant ainsi la deuxième femme à occuper ce poste.

Après l’obtention du bac, elle rejoint l’Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène de Bab Ezzouar (Alger), où elle obtient un master en biochimie. Elle poursuit ses études en France et aux États-Unis où elle s’installe et collabore avec de grands laboratoires. Ses travaux de recherche dans l’immunité, l’immunologie et autres domaines ont été couronnés par de nombreuses distinctions, telles que le Prix Robert Koch en 2021, le LuriePrize in Biomedical Sciences en 2019 et le Prix Sanofi-Institut Pasteur en 2016.

Fille de médecins, Meriem Merad a, pour sa part, préféré suivre les pas de ses parents. Née en 1969, elle a effectué sa scolarité à Alger et obtenu son doctorat en médecine à l’Université d’Alger. Elle a ensuite effectué son résidanat en hématologie et oncologie à Paris et a obtenu son doctorat en immunologie à l’Université de Paris VII en collaboration avec l’Université de Stanford. Elle est aujourd’hui professeur d’immunologie, chef de service du centre d’immunologie du cancer et directrice de l’institut d’immunologie à l’hôpital du Mont Sinai de New York où elle a créé son propre laboratoire d’immuno-hémato-oncologie. La chercheuse est détentrice de plusieurs brevets de traitements médicaux et a été honorée par des dizaines de prix à travers le monde. Elle est également membre de nombreuses sociétés savantes et de comités de lecture de revues scientifiques prestigieuses telles que Nature, Cell, Science, Immunology. Meriem Merad est élue à l’Académie des sciences d’Amérique qui honore les chercheurs du monde. Un hommage pour ses contributions transformationnelles dans les domaines de la biologie des cellules myéloïdes et de l’immunité innée.

Ces trois figures féminines ont brillé et connu un grand succès à l’international. D’autres femmes ont fait leurs preuves dans d’autres domaines, entre autres l’économie, la politique, la culture, le cinéma et le sport.

Karima Dehiles

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