Tipasa : Écrin de traditions 

Bien qu’elle soit une petite wilaya en termes de superficie, Tipasa renferme une richesse culturelle inestimable. Sa géographie fait d’elle, et ce, de par son histoire pluriséculaire, un écrin patrimonial aux traditions diversifiées.

Baigné par la mer, avec un arrière-pays façonné par une dorsale luxuriante, le relief de Tipasa, alliant littoral, plaines et massif boisé, a fait naturellement éclore et ciseler à travers les époques et au fil des rencontres civilisationnelles des modes de vie à la fois variés par leurs coutumes respectives et complémentaires grâce au brassage et aux référents identitaires, à savoir l’islamité, l’arabité et l’amazighité, qui cimentent la société locale. L’une des occasions où ce florilège de traditions exhale sa splendeur est le mois du Ramadhan.

Que l’on soit de la ville ou bien appartenant au monde rural, ici à Tipasa, les coutumes, comme ailleurs, soit dit en passant, n’ont pas succombé totalement aux sirènes de la modernité et à l’uniformisation du quotidien. Des particularités subsistent alors que d’autres us ont été mis au goût du jour, sans pour autant perdre de leur convivialité. Que ce soit pour l’accueil du mois sacré et de Laylet el Qadr (la nuit du Destin), les spécialités culinaires que l’on prépare, le déroulement des soirées ramadhanesques, ou bien l’ambiance dans les marchés, les villes et villages de Tipasa invitent joyeusement à vivre  Ramadhan dans un cocon patrimonial foncièrement ouvert pour ainsi dire à son monde.

Avec une façade maritime de plus de 123 km, cette wilaya puise naturellement les ingrédients de nombre des plats agrémentant la table du mois de l’Iftar de la mer. À Tipasa, on alterne souvent la chorba avec la soupe de poissons ou la bouillabaisse. Qu’on soit de Douaouda, Fouka, Bou-Ismail, de Tipasa, de Menaceur ou de Cherchell, pour ne citer que ces villes, on ne badine pas avec cette tradition qui revient ces dernières années en force, dès lors que l’on peut se procurer à proximité des ports de pêche ou chez certaines familles autant de soupes de poisson que l’on veut et de briques fourrées à la crevette ou à la tendre chair d’un merlan. Un commerce florissant qui attire même des jeûneurs d’autres wilayas. Idem pour l’indétrônable anchois.

En parlant du poisson, le port de pêche de Bouharoun est invariablement assailli par les amateurs des produits de la mer. Son immense terre-plein où sont agencés les étals de poissonniers devient à chaque après-midi du mois sacré le lieu où converge une nombreuse foule à la recherche de la meilleure pièce vedette de la table de l’Iftar. Si par le passé, la clientèle était davantage de la région, l’on assiste ces derniers temps à la venue de nombreuses familles des wilayas limitrophes, histoire d’allier l’utile à l’agréable.

Amirouche Lebbal

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