Tumeurs cancéreuses : Plus de 8 000  nouveaux cas enregistrés

Dans  une nouvelle publication de l’Institut national de santé publique (INSP), le registre des tumeurs   a enregistré l’inscription de   8 731 nouveaux cas de cancer en 2021 contre 7 615 en 2020, soit une augmentation de 12,8%.

Cette hausse s’explique,  lit-on,  par la reprise de l’activité de recueil des cas de cancer dans la wilaya d’Alger et probablement en raison d’un accès plus facile aux services de prise en charge.  Le document révèle que Les femmes sont plus touchées –  4 596 nouveaux cas et une incidence brute de 237,6 pour 100 000 femmes.

Selon la même source, ces chiffres sont beaucoup plus élevés que ceux observés dans le réseau centre ou l’incidence brute est de 120,2/100 000 femmes.

Le profil épidémiologique dans la wilaya d’Alger en 2021 est le même que celui de 2020  chez les  femmes et chez les hommes. Chez ces derniers, le cancer colorectal  a  devancé le cancer de la prostate. C’est le   premier cancer masculin pour la deuxième année consécutive, avec une incidence brute de 32,9/100 000.

Le cancer de la prostate a également progressé et vient en deuxième position avant celui du  poumon, avec des incidences brutes et standardisées respectives de 29,8/100 000 et 28,1/100 000. La progression s’accentuera très probablement, dans les années à venir,  du fait de l’augmentation de l’espérance de vie des hommes.  Ce  cancer touche en particulier les hommes âgés (âge médian en 2021=71 ans) et sa   progression est inexorable tant que l’exposition aux facteurs de risque persiste. Le cancer de la vessie, qui vient en quatrième position, a une incidence brute de 17,7/100 000.

En cinquième position vient le cancer de l’estomac avec une incidence brute de 8,1/100 000 et dont la progression est restée stable au cours des cinq dernières années. Chez les algéroises, l’incidence standardisée, tous cancers confondus observée en 2021 est supérieure à la moyenne mondiale. Les cancers les plus fréquents chez elles  sont toujours les mêmes.

Le cancer du sein représente 39,2%, soit une hausse de 15,4%. Le cancer colorectal est le deuxième cancer  avec une incidence brute de 27,6/100 000 et sa progression,  au cours des cinq dernières années a été régulière. Le cancer de la thyroïde occupe la troisième position. Le profil épidémiologique retrouvé dans le réseau centre et le réseau Est présente des similitudes avec celui d’Alger. Les quatre premiers cancers sont les mêmes, tandis que le cinquième est différent (col de l’utérus pour Alger, estomac pour le réseau centre, pancréas pour le réseau Est).

« À la lumière de ces résultats, on peut dire que le profil épidémiologique des cancers en 2021 dans la population algéroise n’a pas subi de grands changements », souligne le document de l’INSP.

La mise en place de mesures de lutte et de prévention s’impose pour faire face à  la  situation.  A cela s’ajoutent  des stratégies de lutte contre les facteurs de risque déjà identifiés – tabagisme, sédentarité et  habitudes alimentaires. Le lancement de  programmes de dépistage pour le cancer du sein, dont la progression prend des allures alarmantes depuis de nombreuses années et pour le cancer colorectal est une urgence. Enfin , le  recours à des enquêtes étiologiques peut également être envisagé pour le cancer de la thyroïde, troisième cancer chez les femmes dans la quasi-totalité des wilayas du réseau centre.

Samira Belabed

 

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