Les disparus de la «bataille d’Alger» : Benbraham appelle à la création d’un comité national

Dans le cadre de la manifestation commémorative «Mars, mois des Chouhada», le forum de la mémoire du quotidien El Moudjahid a abrité, mercredi, une conférence animée par maître Fatma-Zohra Benbraham sur les 17 martyrs d’Aïn Benian disparus pendant la guerre de Libération nationale.

L’avocate et militante des droits de l’homme estime à 8.000 le nombre de civils disparus à la Casbah d’Alger suite à la guerre répressive du tristement célèbre général Massu. Benbraham a remarqué que, même soixante-sept ans après, une lecture juridique des massacres et tortures pratiqués systématiquement par l’armée coloniale contre les militants et les civils dans ce qu’on appelle «La Bataille d’Alger» est toujours d’actualité et nécessaire.

«Il ne faut plus se contenter de relater des faits historiques», a-t-elle soutenu lors de cette conférence organisée par l’association Machaâl-Chahid. Elle a fait savoir que, lorsqu’on parle des disparus, il faut préciser qu’il s’agit des disparus forcés, «donc un crime contre l’humanité», a-t-elle martelé, en appelant  à bannir le mot «Bataille». Selon elle, le mot adéquat est «répression», ajoutant que cette appellation est propre au général Massu.

Maître Benbraham révèle que l’histoire de cette répression «n’est pas terminée», puisque des témoignages parviennent à nos jours, de la part de personnes ayant vécu dans leur chair l’horrible tragédie. «Nous avons des documents, des archives d’Algériens disparus avec leur nom, âge, profession… que Fabrice Riceputi et Malika Rahal ont réussi à trouver, et quelques listes qui prouvent que ce crime toujours impuni et non reconnu par la France est un crime horrible qui entre dans le crime de l’humanité», a-t-elle ajouté. Pour maître Benbraham, la bataille de l’Algérie aujourd’hui est une «bataille de lois».

«Nous sommes en droit de demander le droit de nos martyrs, notamment à l’armée française», a-t-elle fait savoir. Elle a souligné qu’«il est temps aujourd’hui pour nous de créer un comité national sur la disparation des ces martyrs». «Nous sommes en droit puisque la discussion un jour s’ouvrira entre l’Algérie et la France pour récupérer ce type précis d’archives pour connaître le sort de nos martyrs», a-t-elle ajouté. «Il nous faut une entraide et une volonté politique  pour défendre la mémoire de nos parents et la mémoire de notre pays», a-t-elle conclu.

Hamai kenza

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