Cheikh Tahar Ait Aldjet : Une figure religieuse authentiquement algérienne

 La bibliothèque principale de lecture publique de Bejaia a accueilli lundi dernier, en soirée, une conférence-débat pour évoquer la vie de l’éminent érudit cheikh Tahar Ait Aldjet, « père de la modération et du juste milieu ».

L’homme  avait voué sa vie au service de sa religion et de la nation. Organisée par la Direction des affaires religieuses et des wakfs de Bejaia, en collaboration avec Radio Soummam pour sa diffusion en direct sur les ondes, la  conférence entre dans le cadre du programme de l’animation culturelle de la wilaya de Bejaia durant la période du mois de ramadan.

Les conférenciers qui se sont succédé pour évoquer la vie de l’érudit et sa personnalité ont brossé un portrait certes élogieux, mais partiel en raison du manque de temps mais surtout de la richesse du parcours d’un homme dont la carrière s’est étalée sur 80 ans, comme l’ont d’ailleurs précisé les orateurs. Ces derniers ont d’abord relevé que Tahar Aït Aldjet, décédé à l’âge vénérable de 105 ans (il est né le 7 février 1971 à à Tamokra, prés d’Akbou) est un savant religieux reconnu partout dans le monde arabe et islamique.  Ils ont rappelé que  sa pensée s’inscrivait pleinement dans l’islam de la modération et du juste milieu, qui est le référent national en la matière.

Sa  carrière a commencé à Bejaia, où elle s’est aussi achevée. Il a été, estiment les conférenciers, le modèle du savant algérien authentique qui a, au cours de sa vie, réussi  à concilier valeurs religieuses et  valeurs patriotiques, en alliant jihad par la plume et le fusil.  Militant nationaliste, i s’est engagé dans les rangs du FLN durant la guerre de libération, comme de nombreux savants algérien tombés les armes à la main en luttant contre les invasions coloniales.

L’Algérie, diront-ils, a toujours été terre de sciences et de scientifique. Avant de s’éteindre l’éminent savant a formé de nombreux disciples dans la zaouia fondée à Tamokra par son ancêtre et tout aussi savant Cheikh Sidi Yahia El Aidli, comme devait le narrer Mohand Akli Aït Souki qui connaissait de près Tahar Aït Aldjet, qui avait remis sur pied la zaouia après avoir été détruite à plusieurs reprise par les forces coloniales. «  Si les hommes passent, la pensée quant à elle survit »,a-t-il lancé . La  zaouia a d’ailleurs eu un succès retentissant car son enseignement alliait la méthode traditionnelle et la méthode d’enseignement moderne avec un programme qui s’inspirait de ceux mis au point par l’imam Ibn Badis.

La zaouia a été détruite lors d’un bombardement de l’armée française sur la région. Ce fut l’opportunité pour ses étudiants et pour leur cheikh Tahar Aït Aldjet de rejoindre les rangs des maquisards. A l’indépendance, les Algériens le connaîtront grâce à la télévision où il faisait des interventions en sa qualité de membre de la commission des fetwas.

Ce n’était là qu’un petit aperçu qu’on pu rapporter les conférenciers et les intervenants durant le débat.  Tous ont  souligné la richesse de la personnalité, de la   spiritualité et de la carrière du défunt alim.

Ouali .M.

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