Entrepreneuriat: Défis, succès et perspectives

L’entrepreneuriat se conjugue aussi au féminin. Les femmes se taillent une place de plus en plus importante dans le monde des affaires. Leur présence dans des secteurs traditionnellement dominés par les hommes remet en question les stéréotypes du genre, ouvrant la voie à une plus grande égalité des chances. L’entrepreneuriat féminin est bien plus qu’une question d’égalité des sexes.

C’est surtout une question de développement économique, de progrès social et de création de valeur. Téméraires et déterminées, certaines femmes ont bravé les difficultés et relevé des défis. Elles représentent même des succes story. On les trouve dans divers domaines, notamment l’industrie, l’agriculture, l’artisanat, mais aussi le consulting et les nouveaux métiers émergents, comme l’innovation. Mais comment évolue l’entrepreneuriat féminin ? Nacera Haddad, chef d’entreprise, membre du CAPC, a déclaré que l’entrepreneuriat féminin «est un levier de croissance socioéconomique. Il est déterminant pour pouvoir améliorer l’employabilité des jeunes diplômés, d’une manière générale».

Et de faire observer que l’État a investi énormément dans la formation des jeunes, précisant que depuis plus de 15 ans, plus de 70% des diplômés des universités sont des femmes. Elles représentent également plus de 50% des diplômés de la formation professionnelle. «L’entrepreneuriat offre des opportunités, notamment aux femmes diplômées, de créer leur propre entreprise, pour celles qui se trouvent dans des régions reculées ou les zones rurales où les offres d’emploi dans les administrations et les entreprises ne sont pas très importantes, comme c’est le cas dans les grandes villes», a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que «les pouvoirs publics ont mis en place une batterie de mesures pour développer l’entrepreneuriat en encourageant la création de start-up».

Aussi, «la loi sur l’auto-entrepreneur permet aux femmes au foyer de créer leur propre activité», a-t-elle ajouté. Toutefois, elle estime qu’il est nécessaire de mettre en place une politique d’orientation. «Il faut cibler  des activités d’entrepreneuriat plus  viables, adaptées aux spécificités des territoires, d’abord pour créer de la richesse au niveau local, mais aussi pour permettre aux filles diplômées de se placer sur des projets d’entrepreneuriat avec un maximum de chance de réussite et de s’intégrer dans une dynamique locale prospère et durable», a expliqué Haddad.

Elle-même est chef d’entreprise, elle est à la tête d’un bureau d’études de consulting. «Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat après avoir eu une longue expérience dans le secteur public. J’ai eu à diriger le premier bureau de consulting public en Algérie durant plus de 20 ans. Une fois à la retraite, j’ai créé mon propre bureau d’études spécialisé dans l’entrepreneuriat en relation avec le développement local», a-t-elle révélé.

Pugnacité et persévérance

Autre métier, autre aventure. Maya Zerrouki Bendimerad est directrice générale de Bendi Network, un cabinet de conseils et d’accompagnement en stratégie de communication et d’organisation événementielle. Tout comme Nécera Haddad, Maya Zerrouki Bendimerad a commencé sa carrière dans le secteur public.  C’est à la Radio algérienne qu’elle a fait ses débuts comme journaliste et productrice d’émissions, telles que «De fil en aiguille», «Culture Comm» ou «Vivre ensemble», occupant de nombreux postes de responsabilité.

Elle a exercé à la Télévision algérienne et dans la presse écrite et a participé au lancement de la radio musicale Jil FM dont elle est devenue directrice de la production. Forte de plus de 25 années d’expérience, cette professionnelle des médias propose aujourd’hui aux entreprises de créer leur propre modèle de communication. «J’ai lancé mon agence de communication et de relations publiques il y a 7 ans de cela. Cela a été difficile au début. Il faut dire que j’ai entamé mon aventure dans une mauvaise période.

Il y a eu la crise économique, ensuite le hirak et juste après la crise sanitaire, mais je me suis accrochée.

Aujourd’hui, l’agence accompagne les entreprises dans la communication et la médiatisation de leurs événements et l’établissement de leur image de marque», a-t-elle indiqué, soulignant que «la femme a toute sa place dans l’entrepreneuriat au même titre que l’homme». «Il suffit juste qu’elle ait le courage d’entreprendre et de mener son combat», souligne-t-elle. Contrairement à ces deux dames, Nesrine Ziad s’est lancée directement dans l’entrepreneuriat.

Titulaire d’un master en Supply Chain Management du HEC Alger et d’un master en innovation et valorisation de la recherche de l’Université Paris Saclay, Nesrine a été même élue la plus jeune femme entrepreneure innovante en 2021 par le ministère chargé de l’Économie de la connaissance et des Start-up.

Elle est aussi la plus jeune représentante algérienne dans le «Programme de leadership des femmes africaines» et le «Programme des femmes innovatrices dans la région arabe». «Mon aventure entrepreneuriale a débuté en 2018 avec la création de l’un des plus importants événements d’innovation dans le pays, le Algeria Startup Challenge. Nous avons mis en place un hub d’open innovation et nous accompagnons les entreprises nationales et les multinationales dans divers domaines», a-t-elle indiqué, soulignant que le climat est aujourd’hui favorable à l’entrepreneuriat .

Wassila Ould Hamouda

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