Personnel médical féminin durant la Covid-19 : Engagement et dévouement

Le personnel médical féminin a été à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, une crise sanitaire sans précédent. Grâce à son dévouement et à ses efforts, des vies ont été sauvées et la propagation du virus a pu être contenue.

Infirmières, médecins, techniciennes de laboratoire, toutes celles qui pour l’occasion furent surnommées, à juste titre, «les Anges de la clémence», n’ont ménagé aucun effort pour aider, rassurer et soigner dans des conditions éprouvantes sur le plan physique et psychologique.

En Algérie, où elles constituent 55% du corps soignant, elles étaient nombreuses à renoncer au confort douillet du foyer et investir les structures de santé. Leur présence s’est révélée remarquable et indispensable dans les services de soins intensifs et les unités de traitement de la Covid-19, où elles prodiguaient soins aux patients les plus gravement touchés par le virus. Elles étaient en première ligne, souvent au péril de leur santé et de celle de leur famille.

De nombreuses femmes ont occupé le leadership dans la gestion de la crise. C’est le cas du Pr Karima Achour, cheffe du service de médecine thoracique au CHU Bab El Oued d’Alger. Elle a su diriger son équipe médicale et les unités de soins intensifs. Sollicitée à maintes reprises par nos soins, le Pr Achour ne dédaignait jamais répondre, même si la lutte contre la Covid ne lui laissait aucun répit.

Le personnel médical féminin s’est retrouvé confronté à des défis inédits pendant plus d’une année. Beaucoup de ces jeunes femmes et jeunes filles étaient partagées entre responsabilités professionnelles et vie familiale. C’est le cas de Mme Samira Ghezzal, infirmière au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. «C’était une période difficile, faite d’angoisse», raconte-t-elle, en se rappelant les journées passées loin de ses deux enfants.
«Nous ne nous sentions nulle part bien. Rester dans le service était courir un danger certain et risquer la mort. Revenir à la maison, c’était carrément mettre en danger les siens», ajoute-t-elle.

Elle a découvert à l’occasion la solidarité des collègues. «Beaucoup d’entre nous ont montré un autre visage. Jamais je n’aurais imaginé que certaines de mes collègues, habituellement effacées, voire parfois égoïstes, allaient faire preuve d’autant de courage et de présence d’esprit», poursuit-elle.

Elle a tiré plusieurs leçons de ces journées éprouvantes. Elle en a retenu une : «C’est dans les moments difficiles que l’être, surtout la femme qu’on croit, à tort fragile, se surpasse.» «Certains hommes nous appelaient les guerrières», se souvient-elle. Selon elle, la contribution du personnel féminin durant la crise mérite une reconnaissance et une gratitude sans limite.

La communauté médicale a perdu beaucoup de membres. Karima Si Mohand, directrice de l’EPH de Birtraria (Alger), le Dr Wafa Boudissa, enceinte de huit mois (Bordj Bou Arreridj), professeure et chercheuse en épidémiologie Zoubida Zaïdi (Sétif), le Dr Amira Seyah de l’EPH Youcef Yalaoui (Sétif) ont été tuées par le maudit virus. La liste de celles qui ont payé de leur vie ce dévouement est longue.

La mobilisation du personnel féminin a incarné un modèle remarquable de courage, de dévouement et de professionnalisme.

Samira Belabed

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