La santé et le jeûne : Les spécialistes insistent sur la qualité des repas

La consommation excessive de produits sucrés et de matières grasses, durant le mois de Ramadhan et même pendant les jours de la fête de l’Aïd El Fitr, est entrée dans les traditions culinaires nationales pour se transformer en une seconde nature chez la plupart des familles algériennes.

Ce qui a engendré chez certaines personnes  des transformations métaboliques aux conséquences néfastes sur le corps  et provoquant des maladies chroniques telles que le diabète et autres maux de santé. Autant de raisons pour lesquelles les différentes associations de lutte contre le diabète, en collaboration avec les médecins spécialistes, ne cessent d’attirer l’attention des consommateurs  de ce genre de produits et de les sensibilises aux méfaits d’une nourriture déséquilibrée, à l’origine de plusieurs maladies, principalement le diabète.          Les conseils à travers les réseaux sociaux, les campagnes de sensibilisation menées sur le terrain ont pour objectif d’éveiller les consciences et d’inciter les jeûneurs à consommer des repas équilibrés sans nuire à leur santé.  Les diabétologues et les nutritionnistes interviennent chaque jour pour orienter les citoyens notamment les sujets diabétiques, et sensibiliser sur l’intérêt de profiter de ce mois de jeûne pour revoir ce qu’ils mangent, favorisant par-là l’activité physique, et la consommation d’eau et de jus naturels, qui constituent un véritable «boue de sauvetage et un salut» pour le corps.

En effet, durant le Ramadhan, la plupart des jeûneurs consomment deux repas par jour, à savoir l’iftar et le s’hour. Selon le docteur Bounekta, responsable de l’association Djoussour El Saha, l’alimentation est généralement hypercalorique, riche en aliments, particulièrement les plats traditionnels gras et sucrés, et pauvres en fibres. Selon lui, les principaux risques sont l’hypoglycémie, hyperglycémie, acidocétose, déshydratation et thrombose.

Evoquant les diabétiques, il précise qu’ils doivent suivre les conseils de leur médecin traitant, car le jeûne et le diabète sont une combinaison présentant des risques. Pour les non diabétiques, l’idéal serait, selon le spécialiste, de maintenir son rythme et son régime, éviter le grignotage après le diner et l’excès alimentaire nocturne qui perturbe la glycémie, et se contenter de  prendre des repas réguliers.

Pour le docteur Bounekta,«diabétiques ou non, les consommateurs doivent manger avec modération, et  rester vigilants, et surtout mettre des  limites dans leur envie culinaire.  Pour ce qui est du jeûne chez les patients diabétiques, le docteur Djelouldji Belkacem, diabétologue, indique que les patients à risque «faible ou modéré» peuvent jeûner après avoir consulté  au préalable un spécialiste  un à deux mois avant le début du Ramadhan.

Selon lui, ces derniers doivent recevoir une éducation thérapeutique adaptée, avec ajustement de leur traitement et renforcement de leur suivi, notamment de l’autosurveillance glycémique. «Les patients à haut risque ne devraient pas jeûner», ordonne  le médecin. Dans ce cadre, il recommande à ce que les patients diabétiques privilégient leur prise de médicaments au temps et à l’heure prescrits, d’équilibrer leurs différents repas et de se méfier des risques potentiels de déshydratation.

Pour l’ensemble des spécialistes, la période de Ramadhan implique un changement de rythme et de qualité des repas, mais aussi du cycle de veille et de sommeil, ainsi qu’une diminution de l’activité physique. Pour eux, l’équilibre est parfois difficile à obtenir, en raison de certains changements qui interviennent brutalement, d’où l’urgence de se préparer et d’instaurer un programme conforme à son organisme et à son métabolisme, pour éviter de s’exposer à de graves complications.

Rym Harhoura

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