Pr. Karim  Izirouel, spécialiste en neurochirurgie au CHU Mustapha-Pacha d’Alger : «Généraliser l’utilisation du dossier numérique du patient»

Dans cet entretien, le Pr. Karim Izirouel,  neurochirurgien au CHU Mustaph-Pacha d’Alger évoque  l’importance des formations médicales continues (FMC) dans l’amélioration de l’offre de soins conformément aux directives présidentielles. Au-delà, il plaide pour l’introduction de moyens modernes dans l’orientation et la prise en charge des patients

La formation médicale continue est l’une des priorités du ministère de la Santé. Pourquoi ?

 Effectivement. C’est une nouvelle note du ministère de la Santé envoyée à toutes les directions de santé conformément aux directives du président de la République dans le but d’extrapoler les formations médicales continues (FMC) en dehors des CHU. La FMC est une opportunité d’évaluer des pratiques professionnelles. Nous avons, dans un premier temps, ciblé les médecins généralistes qui exercent dans les EPH, EPSP et  les médecins libéraux. Ces formations sont assurées par des spécialistes. Nous avons ciblé les pathologies les plus fréquentes à savoir les cancers, les maladies infectieuses, la neurochirurgie, la médecine légale, la néphrologie, l’ORL, l’hématologie, la médecine interne et les maladies pédiatriques.

En tout,16 spécialités. Le but est de nous rapprocher de nos médecins généralistes qui sont au chevet des patients dans différentes régions. Nous avons aussi besoin de tisser des liens entre spécialistes et généralistes et de travailler en réseau afin de pouvoir canaliser et aiguiller la prise en charge des patients. Nous devons corriger certaines conduites et méthodes s’agissant surtout de l’orientation des malades.

De quelles conduites parlez-vous ?

 À l’ère du numérique, il n’est pas normal de continuer de travailler avec le papier. Le recours et la généralisation de l’utilisation du dossier numérique du patient et la télémédecine sont un impératif. Nous avons besoin d’un réseau qui regroupera le généraliste et le spécialiste. Le malade perd beaucoup de temps dans la recherche d’un spécialiste.

Le recours à la télétransmission du dossier et à la télémédecine sont d’autres outils qu’on doit introduire à grande échelle. Le malade doit  se présenter au CHU uniquement s’ il a besoin d’une consultation spécialisée ou d’une hospitalisation.

 Quel serait le gain économique ?

Avant de parler de gain économique, l’intérêt de cette démarche concerne les  malades qui vont faire l’économie des déplacements inutiles et les  structures hospitalières qui éviteront la  saturation de leurs  services. Certaines pathologies légères comme les AVC ischémiques peuvent être prises en charge au niveau des EPH où les médecins sont formés sur les conduites à tenir.

C’est à nous de nous déplacer vers ces zones, de réunir et de former les médecins des centres de proximité. Notre objectif est aussi d’assurer la pérennité de ces actions et de les généraliser à tout le territoire national. Nous comptons d’ici trois mois organiser une journée de formation  sur les maladies pédiatriques afin d’aider et de permettre à nos confrères de suivre les évolutions thérapeutiques.

 Le retour au médecin de référence revêt-il un caractère d’urgence ?

 Absolument. La médecine moderne est basée sur le médecin de famille ou référent qui reçoit, en premier, le patient dans le cadre d’une consultation ou d’une urgence. Le tri initial est primordial pour l’optimisation des soins. Avec la généralisation du dossier électronique du malade, la tâche sera moins pénible pour le médecin et pour le malade. On n’a le choix que d’adopter des démarches innovantes.

   Entretien réalisé par Samira Belabed

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