Travaux publics à Tizi-Ouzou : Inscription d’un programme d’envergure

Le réseau routier de la wilaya de Tizi-Ouzou est l’un des plus importants du pays avec un linéaire total de 4.809 km dont 621 km de Routes nationales (RN) avec 109 ouvrages d’art, 640 km de chemins de wilaya (CW) avec 66 ouvrages d’art et 3.548 km de chemins communaux (CC) avec 149 ouvrages d’art et une façade maritime de 66,5 km avec deux ports fonctionnels, Azeffoun et Tigzirt.

Toutefois, le relief montagneux de la wilaya et les fortes précipitations hivernales  font que ce réseau subit en certains endroits des dégradations nécessitant un entretien permanent.

Lors de la dernière session ordinaire  de l‘Assemblée populaire de wilaya (APW) et selon le rapport de l’année 2023,  il ressort que le secteur a réalisé, à travers 72 opérations,  206 km de routes. 42,6  km sur les RN, 84,2 km de chemins de  wilaya  CW et 79,2 km  de chemins communaux ainsi que 37 confortements des zones objet de glissements à travers le réseau routier pour enveloppe de   59.043.521.89,08 DA.

Pour cette année 2024, et selon  Abderrahmane Abdi, directeur local des travaux publics, il est prévu un important programme. «Nous avons inscrit pour cette année 2024 des opérations de réhabilitation de 49 km de Routes nationales, et plus de 140 km de chemins communaux auxquels il y a lieu d’ajouter les 100 km restants du programme 2023 non encore achevés» a-t-il indiqué.

S’agissant des routes ayant subi des dégradations au cours des dernières intempéries avec d’importants glissements de terrain, le même responsable a indiqué que «notre ministère de tutelle et celui de  l’Intérieur et des Collectivités locales ont introduit une autorisation de programme (AP) de 2 milliards DA auprès du ministère des Finances pour réaliser tous les travaux de confortement. Nous sommes en attente du déblocage de cette enveloppe financière pour entamer les travaux».

Toujours pour rester dans le programme de confortement du réseau routier, la RN 24, qui traverse plus de 66,5 km de la façade maritime de la wilaya, est une route qui enregistre de nombreux glissements de terrain du fait de l’instabilité du sol due à l’érosion marine. Abderrahmane Abdi a déclaré,au sujet de cette étude lancée pour une  expertise approfondie pour endiguer ce phénomène, que «nous avons lancé des appels d’offres à l’intention de laboratoires spécialisés en la matière. Il reste le choix des laboratoires aptes  pour arrêter la liste de ceux qui vont intervenir sur les nombreuses sections  affectées par ce phénomène».

Interrogé quant à la réalisation de la rocade sud d’Azeffoun (évitement de la ville) qui est à l’arrêt actuellement après la réalisation de 4 des  8 km de cette route, le DTP  a indiqué que «les 4 km restants nécessitent une nouvelle inscription qu’on vaprochainement lancer».Cependant, le secteur fait face à d’innombrables  difficultés pour réaliser tous ces projets.  Les contraintes relevées dans ce rapport de synthèse font état d’une insuffisance des bureaux d’études spécialisés dans le secteur des travaux publics, la rareté des matériaux (notamment les agrégats) et de stations de concassage au niveau de la wilaya d’où l’approvisionnement de ce matériau à partir des wilayas limitrophes et le surcoût engendré sur les projets qui se répercutent aussi sur les prix des bitumes occasionnant  des perturbations pour l’exécution des travaux, voire même des résiliations.

Des difficultés rencontrées aussi lors des opérations d’expropriation et de délibérations des emprises dues principalement à l’absence de plans «cadastres» des terrains  de la wilaya, la prédominance des terrains privés, les morcellements des terrains (terrains en surfaces réduites) et la sous-estimation des valeurs vénales par rapport aux prix pratiqués localement. Mais aussi des difficultés de retrouver des couloirs libres pour le déplacement des réseaux, l’inexistence de décharges contrôlées dans la majeure partie des localités de la wilaya d’où les déversements en plusieurs endroits des gravats, dépôt de terres et ordures ménagères sur les accotements et talus. A toutes ces difficultés, s’ajoute la périodicité des  crédits de paiements qui ne sont alloués qu’en fin d’exercice (novembre, décembre).

Malgré toutes ces contraintes et difficultés, le secteur tente tant bien que mal de mettre à la disposition des usagers des routes un réseau routier décent en attendant de voir la pénétrante  de l’autoroute Est-Ouest achevée.

 Rachid Hammoutène 

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