Colombie: L’armée tue 15 membres d’une faction écartée de la table des négociations

L’armée colombienne a annoncé avoir tué 15 membres d’une faction dissidente de l’ancienne guérilla des Farc, écartée la semaine dernière des négociations de paix avec le gouvernement, lors d’une opération toujours en cours.
Les militaires ont « neutralisé 15 membres » du front Carlos Patio dans la municipalité d’Argelia (sud-ouest), a indiqué, jeudi, l’armée dans un message aux médias.
« Il semblerait que 12 autres membres de la structure mentionnée auraient été blessés », a-t-elle ajouté, assurant que l’opération militaire se poursuivait.
Le 16 avril, le gouvernement avait annoncé que la principale faction de la dissidence des Farc, l’Etat-major central (EMC), s’était scindée en deux factions et que les négociations ne se poursuivaient plus qu’avec une seule.
La zone ou les 15 rebelles ont été tuées, les premiers depuis l’annonce de la scission, se situe dans le canyon del Micay, une région où les forces de sécurité ne peuvent normalement pas pénétrer, la guérilla étant l’Etat de facto.
Soldats et policiers tentent depuis plusieurs mois de prendre le contrôle de la zone.
L’opération en cours vise à « causer le plus grand préjudice possible à une guérilla qui insiste, persiste et continue dans le canyon del Micay à générer une vague de violence », a déclaré le général Federico Mejia, à la tête du commandement spécifique du département du Cauca.
Depuis octobre 2023, des pourparlers sont en cours entre le gouvernement et l’EMC. Elu en 2022 premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, Gustavo Petro tente de suivre une ambitieuse politique de « paix totale » et de mettre définitivement fin aux violences qui déchirent le pays depuis plus d’un demi-siècle.
Mais une série d’attaques contre des civils et les forces de sécurité a mis à l’épreuve sa patience, ce qui a conduit le 16 avril le gouvernement à annoncer qu’Ivan « Mordisco » avait quitté la table des négociations.
Il reconnaît désormais uniquement Andrey Avendano comme son principal interlocuteur, même s’il admet qu’il ne commande que 50% des effectifs de l’EMC.
Notoirement impliqué dans le trafic de drogue, les mines illégales et autres activités criminelles, l’organisation compte plus de 3.500 hommes, a estimé en 2022 le renseignement militaire colombien.
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