L’entreprise nationale des produits miniers (ENOF), filiale du groupe Sonarem, s’apprête à mettre en service une nouvelle usine de fabrication de produits miniers dédiée à la production de feldspath, un minerai très recherché dans l’industrie céramique et verrière.
Située au niveau du gisement de feldspath d’Ain Barbar, à Annaba, l’usine de traitement a été équipée en machines achetées auprès de la société italienne MEM spécialisée dans la confection et l’installation des machines servant à la production d’agrégats. La ligne de production comprend, entre autres, un concasseur à mâchoire, un broyeur et un système d’ensachage en big-bag.
L’exploitation de ce gisement avait débuté dans les années 1980, puis s’est arrêtée au bout d’une dizaine d’années seulement. L’ENOF a décidé par la suite de reprendre l’exploitation, dès 2015, en prévoyant l’installation d’une nouvelle unité de fabrication équipée des dernières technologies de traitement de feldspath. Il était prévu dans ce cadre le traitement de 60 000 t/an de ce minéral. Ce dernier, faut-il rappeler constitue une excellente source d’alumine qui améliore la dureté, la durabilité et la résistance à la corrosion chimique de beaucoup de produit. Dans l’industrie céramique et verrière, il est le principal composant utilisé lors de la cuisson. L’Algérie en importe pour les besoins de son industrie plus de 80 000 t annuellement pour une dizaine de millions de dollars.
Au plan de la recherche scientifique, des études ont été effectuées, avec succès par des chercheurs de l’Ecole nationale Polytechnique, afin d’enrichir le feldspath de la mine d’Ain Barbar et de le valoriser, en réduisant sa teneur en oxyde de fer. Selon les estimations du ministère de l’Energie et des mines, le gisement d’Aïn Barbar possède des réserves importantes estimées à 7 millions de tonnes pouvant fournir le marché national et le marché extérieur. En septembre dernier, l’ENOF avait mis en service deux nouvelles usines, à Tlemcen et Mascara, pour la production de bentonite et de carbonate de calcium, des minerais utilisés dans divers secteurs tels que le forage pétrolier, le forage hydraulique, la plomberie, la sidérurgie et le génie civil. Le PDG de Sonarem, Mohamed Sakhr Harami, avait indiqué alors que la stratégie adoptée par le ministère de l’Energie consiste à exporter les matières minières valorisées, ainsi que la réalisation de nouvelles usines. Celles-ci contribueront aussi à assurer la disponibilité des matières premières nécessaires à l’industrie dans plusieurs secteurs.
Le ministre de l’Energie et des mines a affirmé, de son côté, que l’Algérie misait sur le développement du secteur des mines à l’effet d’accélérer la diversification de son économie, fondée essentiellement sur l’industrie pétrolière et gazière. Un plan d’action 2020-2024 est mis en œuvre à cet effet avec pour objectif de permettre au secteur des mines, dont la contribution reste jusqu’ici modeste, en dépit des grandes potentialités, de contribuer davantage au développement de l’économie nationale et à la création des postes d’emploi. Le plan d’action prévoit la réunion de toutes les conditions garantissant l’attractivité du secteur et l’encouragement de l’investissement à travers la révision du cadre législatif et organisationnel régissant l’exploitation minière et la communication des informations précises aux investisseurs sur les cartes géologiques, ainsi que l’inventaire des minéraux, afin de favoriser la prospection minière.
Lyes Mechti
